Le Groupe F. Catania a modifié son projet de transformer l'ancien couvent Mont-Jésus-Marie en condominiums de luxe pour le rendre conforme aux règlements de l'arrondissement Outremont. C'est pour cette raison que l'administration Tremblay a renoncé à tenir un référendum sur certains aspects du projet, a indiqué hier le responsable du dossier, Alan DeSousa.

L'opposition à la conversion de ce bâtiment patrimonial a connu un sursaut, hier, lorsque des citoyens ont accusé la Ville de «déni de démocratie». Ils lui reprochent d'avoir renoncé à tenir une consultation populaire sur certains aspects du projet.

Le référendum ne portait pas sur la conversion de l'édifice en immeuble en copropriété comme telle. L'administration Tremblay a déjà avalisé ce projet controversé par un changement de zonage l'hiver dernier. Le vote aurait plutôt porté sur la modification d'un règlement d'arrondissement qui régit le déploiement des stationnements et la disposition de tours de refroidissement. Au total, 278 personnes ont signé un registre pour demander la consultation.

Mais voilà, le Groupe F. Catania a depuis modifié son projet. Les appentis sur le toit seront construits en conformité avec le règlement actuel. Les génératrices et les tours de refroidissement seront déplacées. Puisque le projet révisé respecte le règlement d'arrondissement actuel, la Ville a tout bonnement renoncé à le changer.

Selon Alan DeSousa, c'est la preuve que la Ville et le promoteur ont écouté les doléances des opposants. «On a choisi de retirer le règlement par respect des citoyens qui ont signé le registre», a-t-il indiqué.

L'un des adversaires de la conversion de Mont-Jésus-Marie, l'ex-député Daniel Turp, fulmine. Non parce que le référendum aurait stoppé le projet, convient-il, mais bien parce qu'il aurait offert un moyen aux citoyens d'exprimer leur opposition. «Pour nous, tous les moyens sont bons pour empêcher un projet qui n'est pas acceptable, notamment au niveau de la protection et de la mise en valeur du patrimoine», a-t-il déploré.

Les opposants au projet pourraient s'adresser aux tribunaux pour faire entendre raison à la Ville au cours des prochains jours.