Vue de dehors, l'Auberge Saint-Gabriel affiche un style fidèle à l'architecture Nouvelle-France du Vieux-Montréal. À l'intérieur, cependant, le coeur de l'Auberge est résolument branché sur la modernité avec un hall redécoré par le designer montréalais Bruno Braën, orné d'une colonne vertébrale de baleine et d'un original orignal.

Ce contraste entre le style historique du Vieux-Montréal et ses ambitions contemporaines illustre bien, selon Alexandre Boileau, le vent de changement qui souffle du côté du Vieux-Port. Le directeur artistique du Velvet, jeune bar installé depuis le début de l'année dans les sous-sols du Saint-Gabriel, croit dur comme fer en la renaissance du Vieux.

«Beaucoup d'argent a été investi dans le Vieux-Montréal, et tout le tourisme haut de gamme s'y est installé, croit le jeune homme. Il y a eu l'éclosion des hôtels-boutiques et, ensuite, celle des restaurants. Le Vieux-Montréal doit beaucoup au secteur privé.»

Longtemps négligé, le Vieux-Montréal sort de sa léthargie depuis une dizaine d'années grâce à l'aménagement des quais du Vieux-Port, à la réfection de l'avenue McGill College ou encore au nouveau Palais des congrès. «On est dans une période très intéressante. Nous sommes sur une bonne lancée, c'est dynamique», confirme Mario Lafrance, nouveau directeur général de la Société de développement commercial du Vieux-Montréal.

Secteur prisé des propriétaires de bars et de restaurants (le Garde-manger, le Club Chasse et pêche, l'Orignal ou encore Graziella se sont imposés comme des adresses incontournables auprès des gourmands montréalais), le Vieux-Montréal a aussi vu s'installer bon nombre de firmes multimédias.

Art contemporain

Le monde de l'art contemporain a aussi investi le quartier. Installée depuis près de trois ans dans le Vieux avec sa fondation DHC/Art, la mécène Phoebe Greenberg devrait à nouveau frapper fort avec le complexe culturel Centre Phi, doté d'une salle de cinéma, d'une salle de spectacle et d'un studio d'enregistrement, qui doit ouvrir en 2011.

La SDC espère surfer sur la vague. Après une année de remous qui s'est conclue par le départ de son directeur général, la SDC a dans ses plans divers projets, notamment autour du lucratif Grand Prix. «On y pense», dit Mario Lafrance. Le Vieux-Montréal n'a pas fini de faire peau neuve.