Le ministre québécois du Travail, Sam Hamad, a confirmé la nomination d'un médiateur spécial dans le conflit qui oppose la direction de Quebecor à ses syndiqués du Journal de Montréal.

Jean Poirier, qui avait également oeuvré à la résolution du conflit au Journal de Québec, a été désigné par le ministre Hamad.

Le président du syndicat des travailleurs de l'information du Journal de Montréal, Raynald Leblanc, croit qu'il était temps que Québec se mêle du dossier.

Cette intervention était réclamée depuis le mois de février par le syndicat. Le lock-out imposé aux 253 employés du Journal de Montréal a été décrété le 24 janvier 2009. Ce conflit, qui perdure depuis 18 mois, est long et difficile pour les travailleurs a indiqué le président Raynald Leblanc.

La CSN et sa Fédération des communications (FNC) se sont aussi réjouis de la nomination de M. Poirier.

Le ministre Sam Hamad estime qu'au cours des dernières semaines, les négociations entre les parties ont fait suffisamment de progrès pour franchir une nouvelle étape. Dans un communiqué, le ministre du Travail indique que le contexte est maintenant propice à la nomination d'un médiateur spécial.

Cette affirmation étonne M. Leblanc qui estime que les échanges n'avançaient pas vraiment. Selon lui, ce médiateur pourrait faire cheminer les discussions puisque contrairement au conciliateur, il peut forcer les parties à s'entendre.

«Le seul pouvoir du conciliateur est de nous amener à la table, alors que le médiateur peut se commettre et faire bouger les choses. Alors, on espère bien que M. Poirier, qui est connu de Quebecor, pourra contribuer et faire la différence», a indiqué M. Leblanc.

Ce son de cloche trouve écho auprès des autres dirigeants syndicaux.

«M. Poirier a une bonne connaissance du secteur des communications et mérite notre respect. Nous croyons que sa nomination aidera à la négociation», ont écrit la CSN et la FNC dans un bref communiqué.

Ils souhaitent que le médiateur commence ses travaux «le plus rapidement possible» et se disent prêts à déployer tous les efforts et l'énergie nécessaires pour poursuivre les discussions.

Cela dit, après 18 mois de conflit, les attentes des travailleurs ne sont plus exactement les mêmes et d'autres éléments se sont ajoutés aux préoccupations. Une centaine de travailleurs du quotidien ont reçu récemment des avis de suspension, allant jusqu'à un an pour certains, d'autres ont été congédiés, dont le président du syndicat Raynald Leblanc.

«On ne s'en va pas vendre notre accréditation, mais après 18 mois de conflit, il est clair qu'il y a des choses plus acceptables qu'il y a deux ans. Cela dit, en bout de ligne ce sera aux membres de décider», a-t-il indiqué.