Le futur tramway de Montréal sera-t-il accessible avec la carte autobus métro mensuelle (CAM) de la STM? Qui va en assurer l'exploitation? Ses tarifs seront-ils «montréalais» ou «métropolitains» ? Y aura-t-il des PPP dans l'air? Et où va-t-on installer les câbles pour l'alimenter en électricité après avoir passé les 100 dernières années à enfouir les fils électriques dans toute la ville?

Le comité exécutif de la Ville de Montréal a autorisé, la semaine dernière, le lancement d'un nouvel appel d'offres pour la réalisation d'études sur les avantages et les coûts d'un réseau de tramway de 12,5 km qui desservirait le centre-ville, le Vieux-Montréal et le secteur Côte-des-Neiges.

En août 2009, le conseil de l'agglomération de Montréal a autorisé une dépense de 3,5 millions de dollars pour la réalisation de la phase 2 des études sur l'implantation d'un tramway.

À l'automne, la Ville a confié un premier mandat de 2,6 millions au consortium formé par les sociétés Genivar et Systra, pour réaliser des études de faisabilité technique le long d'un tracé de 12,5 kilomètres, entre le centre-ville et le secteur de Côte-des-Neiges, près de l'Université de Montréal.

Les nouvelles études de coûts visent notamment à obtenir de nouvelles propositions pour assurer le financement de la construction, dont les coûts sont sommairement estimés à 750 millions, et définir des avenues pour en assurer l'exploitation quotidienne.

Trois lignes distinctes

En août 2009, l'administration Tremblay a rendu publique une analyse qui proposait de créer trois lignes distinctes de tramway: la première ferait une boucle au centre-ville et dans le Vieux-Montréal en empruntant le boulevard René-Lévesque et les rues Berri, de la Commune et Peel. De là, une «antenne» amènerait le tramway vers la rue Guy, en direction du chemin de la Côte-des-Neiges, où il contournerait le mont Royal, jusque dans le secteur de l'Université de Montréal,

La troisième ligne desservirait l'avenue du Parc entre la rue Jean-Talon et le centre-ville.

Le coût des premières lignes a été estimé à 750 millions aux fins de cette étude préliminaire. La chef de projet à la direction des Transports de la Ville de Montréal, Chantal Aylwyn, a toutefois recommandé la prudence quant à cette estimation, réalisée à partir de projets comparables réalisés ailleurs dans le monde.

Les tramways comparés, a précisé Mme Aylwyn, ont à composer avec une pente semblable à celle de l'«antenne Côte-des-Neiges» et doivent rouler dans des conditions hivernales.

Mme Aylwyn a expliqué que les études vont permettre à la Ville de produire un plan d'affaires, lequel devra déterminer avec précision le coût du projet, les sources de financement, les budgets de fonctionnement annuels et les contributions qui seront demandées à chacun, des gouvernements aux simples usagers.

Possibilité d'un PPP

Mme Aylwyn a reconnu que la possibilité d'un partenariat public-privé (PPP) sera examinée par le consultant, même «s'il y a très peu de projets de transports en commun dans le monde qui sont réalisés en PPP». De tels projets sont rarement rentables, sur le strict plan financier.

Des scénarios touchant la tarification du tramway sont aussi en préparation à la Société de transport de Montréal (STM), qui est partenaire du projet, ajoute Mme Aylwyn.