Afin de faciliter le dialogue avec les communautés culturelles, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a embauché huit conseillers civils qui ont pour mission de changer la culture policière et d'améliorer les perceptions des habitants des quartiers défavorisés et pluriethniques à l'égard de la police.

Sept de ces «conseillers en concertation civils» sont en poste depuis six mois, une autre depuis près d'un an. Le chef de police, Yvan Delorme, et la ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles du Québec, Yolande James, ne les ont présentés qu'hier aux médias. Les conseillers proviennent surtout des milieux communautaires et sont eux-mêmes issus, pour la plupart, de minorités culturelles.

 

Ils sont affectés chacun à un poste de quartier dans les arrondissements de Montréal-Nord, Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension, Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce, Sud-Ouest, LaSalle, Ahuntsic-Cartierville, Saint-Laurent et Pierrefonds-Roxboro.

Dans la foulée de l'émeute de Montréal-Nord

Selon Pierre Brochet, directeur adjoint du SPVM, l'idée d'embaucher des agents sociocommunautaires est née dans la foulée de l'émeute qui a secoué Montréal-Nord en août 2008.

«Avec ce qui est arrivé à Montréal-Nord, ça nous a amenés à nous questionner», a-t-il indiqué. «Les citoyens sont parfois plus à l'aise de se confier à des gens qui proviennent des milieux sociocommunautaires. Par ailleurs, pour certains nouveaux arrivants, la police était mal perçue dans leurs pays d'origine, ce qui engendre des problèmes de perception.»

Même si les conseillers ne sont en poste que depuis quelques mois, des changements ont déjà été constatés sur le terrain, a dit M. Brochet. En plus d'organiser des tournois sportifs et d'être présents dans les activités citoyennes, les conseillers en concertation encouragent le dialogue chez les policiers.

«On s'est rendu compte qu'une intervention à caractère répressif observée par des témoins peut souvent être interprétée de la mauvaise manière, alors que si on prend quelques minutes pour rencontrer les gens et leur expliquer ce qu'il vient de se produire, cela peut faire une grande différence, a expliqué M. Brochet. Ce sont de petits gestes qui, au bout du compte, vont contribuer au changement.»

Le projet de trois ans a été financé à hauteur de 3,3 millions de dollars par le gouvernement du Québec.