Montréal pourrait ne pas savoir avant trois ans combien elle devra payer au consortium GÉNIeau pour les travaux effectués dans le cadre du contrat des compteurs d'eau.

À la fin du mois d'avril, la directrice du contentieux, Line Charest, a indiqué aux élus que l'entreprise a jusqu'au 4 juin pour remettre une facture à la Ville. Mais cette date butoir ne tient pas, a indiqué hier le maire Gérald Tremblay.

 

«Il y avait une date de 90 jours qui avait été mentionnée à partir de la résiliation, a-t-il expliqué. Mais après vérification, on s'aperçoit que ça ne s'applique pas au contrat, alors c'est trois ans. Le consortium a trois ans pour nous faire part de sa réclamation.»

La Ville devrait toutefois connaître l'ampleur des sommes qui lui réclamera le consortium bien plus tôt, a-t-il précisé.

«Il y a présentement des discussions en cours, a indiqué le maire. On nous dit qu'on devrait recevoir bientôt une ébauche de demande de compensation.»

À 356 millions, le contrat des compteurs d'eau était le plus important jamais accordé par Montréal. Pour le résilier, la Ville a dû payer une pénalité équivalente à 1% de sa valeur, un peu plus de 3 millions. Cette somme a été portée aux livres de 2009.

Quelle date butoir?

Dans son budget 2010, la Ville a prévu 6,4 millions additionnels pour terminer les travaux qu'elle avait entamées de son côté, et pour trouver de nouveaux moyens de réduire le gaspillage de l'eau. Reste à savoir à combien s'élèvera la réclamation de GÉNIeau, qui a aussi effectué des travaux dans le cadre du contrat.

Le porte-parole de GÉNIeau, Pierre-Yves Beauchemin, a confirmé hier que la date butoir du 4 juin n'a jamais existé. Il a assuré que le consortium enverra une réclamation à la Ville sous peu.

L'administration Tremblay misait sur l'installation de vannes et de compteurs d'eau pour réguler la pression dans le réseau d'eau. Elle souhaitait ainsi diminuer les fuites et économiser 20 millions par année. L'installation des compteurs aurait également permis de taxer les industries, les commerces et les institutions, qui utilisent 95% de l'eau potable de la Ville.

Mais l'attribution du contrat à GÉNIeau, consortium formé par les firmes Simard-Beaudry et Dessau, a été marqué par de nombreuses irrégularités, selon un rapport rendu public en septembre par le vérificateur général, Jacques Bergeron. Le scandale a amené la Ville à le résilier en décembre, une mesure qui est entrée en vigueur le 4 mars.