La Fédération québécoise des sports cyclistes (FQSC) compte continuer de contester les mesures de sécurité que veut implanter la Société du parc Jean-Drapeau au circuit Gilles-Villeneuve à partir du 14 juin, lendemain du Grand Prix de Formule 1.

«On n'acceptera pas ça, c'est certain», lance Louis Barbeau, directeur général de la FQSC. Il prépare une liste de mesures qui pourront convenir aux cyclistes de haute performance qui s'entraînent au circuit. Des patineurs de vitesse veulent se joindre au mouvement de contestation.

 

Ce qui les frustre? La Société du parc limitera la vitesse dans le circuit à 30 km/h et installera trois chicanes (pôles de ralentissement). En semaine, entre 5h et 7h, ces deux mesures seront éliminées et les voitures seront interdites. La Société du parc dit agir pour la sécurité des cyclistes, piétons et autres usagers du circuit. «De 2008 à 2009, le nombre de blessés transportés en ambulance a augmenté de 43% (de 11 à 23)», rappelle la porte-parole de la Société, Nathalie Lessard.

La FQSC conteste la pertinence de ces chiffres. «Durant la même période, le nombre total d'accidents est resté pratiquement identique (27 en 2008, 28 en 2009). Alors maintenant, au lieu de parler d'accidents, on parle de gens transportés en ambulance. J'ai l'impression qu'on joue avec les chiffres pour justifier les nouvelles mesures», avance-t-il.

La FQSC et Vélo Québec ont demandé des détails sur ces accidents. «On veut savoir si ce sont des collisions entre cyclistes ou avec des automobiles ou des piétons», explique Suzanne Lareau, présidente de Vélo Québec. Contrairement à la FQSC, Vélo Québec ne conteste pas les nouvelles mesures de sécurité. «Ce n'est pas idéal, mais c'est un compromis acceptable.» Même son de cloche à Triathlon Québec.

Malgré tout, la FQSC ne décolère pas. Projet Montréal conteste aussi les mesures de la Société du parc. «Le circuit est le seul endroit à Montréal pour cyclistes de haute performance, indique Luc Ferrandez, maire de l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal. S'ils ne peuvent s'y entraîner, ils devront aller ailleurs. Et on a vu la semaine dernière que nos routes sont dangereuses pour les cyclistes.»

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