Le directeur général de Montréal, Louis Roquet, a agi de manière tout à fait légale en expédiant un rapport confidentiel du vérificateur général à la firme TELUS, affirme la Ville, qui n'entend pas sévir contre son premier fonctionnaire.

Le directeur des relations professionnelles de la Ville, Jean-Yves Hinse, assure que M. Roquet a obtenu l'aval de son service juridique avant d'expédier le document à l'entreprise de téléphonie. Son geste est donc parfaitement légal, assure-t-il.

 

«Lorsque le vérificateur général soulève des anomalies ou des problèmes dans son rapport, il n'y a pas à attendre la publication officielle du rapport pour agir», a indiqué M. Hinse.

M. Roquet a jugé opportun de communiquer avec TELUS avant la publication du rapport afin que la Ville et l'entreprise puissent redresser la situation au plus vite.

«Il est régulier que le vérificateur général remette des rapports partiels ou encore que son rapport soit remis aux directions concernées avant qu'il soit transmis aux élus», a indiqué M. Hinse. Il n'a toutefois pas été en mesure de dire quelles mesures correctives la Ville a apportées.

Le vérificateur Jacques Bergeron a mené une enquête sur un contrat de 100 millions accordé à l'entreprise. Des sources fiables affirment que TELUS se retrouvera sur la sellette lorsque le rapport sera rendu public, lundi soir.

M. Bergeron a dénoncé la décision du directeur général, une «transgression très grave du processus de reddition de comptes», a-t-il écrit dans une lettre au président du conseil municipal, Claude Dauphin.

Les élus des partis de l'opposition ont eux aussi critiqué le directeur général, qu'ils accusent d'avoir «manqué de jugement». Ils prendront connaissance du rapport du vérificateur général lundi soir, lorsqu'il le remettra au conseil municipal.