L'opposition presse l'administration Tremblay de passer au peigne fin les contrats confiés à la firme de sécurité BCIA, mais la Ville rétorque que ce n'est pas nécessaire puisqu'elle n'a rien à reprocher à la firme.

L'entreprise de l'homme d'affaires Luigi Coretti se trouve au coeur d'une controverse qui a mené à la démission du ministre Tony Tomassi, jeudi. Celui-ci a utilisé à des fins personnelles une carte de crédit de la firme. M. Coretti a par ailleurs versé des milliers de dollars au Parti libéral du Québec par l'entremise des cadres de BCIA.

 

Puisque BCIA a aussi de nombreux liens d'affaires avec la Ville de Montréal et ses arrondissements, l'administration Tremblay doit s'assurer qu'elle montre patte blanche, affirme la chef de l'opposition, Louise Harel.

«Le minimum requis, c'est de revoir les contrats, de revoir les personnes qui les remplissent et de s'assurer que tout le monde est au-dessus de tout soupçon», a affirmé Mme Harel.

«Le fait que cette compagnie a fourni une carte de crédit pour l'usage personnel d'un élu, même si c'est à un autre palier de gouvernement, c'est préoccupant, a renchéri le conseiller de Projet Montréal, Alex Norris. L'administration devrait regarder de plus près les contrats accordés à cette firme et les contacts qu'il a pu y avoir entre cette compagnie et des élus.»

Business as usual

BCIA assure la surveillance du siège social du Service de police de la Ville de Montréal et des bureaux de l'arrondissement de Saint-Léonard. Elle a aussi installé un système de cartes magnétiques à Saint-Laurent. Le maire de cet arrondissement, Alan DeSousa, assure que le contrat a été honoré de manière satisfaisante.

«Pour nous, dans la mesure où l'entreprise est encore capable de respecter ses obligations et de fournir les services prévus, c'est business as usual», a indiqué M. DeSousa, qui est aussi vice-président du comité exécutif.

L'entreprise fait aussi de la surveillance à Verdun depuis 2005. Elle a conclu une entente de cinq ans et 4,5 millions en 2005. L'entente a été prolongée à raison de 1,2 million par année il y a quelques jours à peine. L'arrondissement entend honorer l'entente.