Le Biodôme et l'Insectarium rouvriront leurs portes samedi. Les cols bleus de Montréal ont décidé mercredi de suspendre les moyens de pression qui paralysent ces deux institutions depuis près d'un mois.

Le président du Syndicat des cols bleus regroupés de Montréal, Michel Parent, a rencontré le maire Gérald Tremblay, mercredi matin. Ils ont convenu de mettre fin à la grève des heures supplémentaires ainsi qu'au débrayage qui paralyse les deux musées publics depuis le 26 mars.«On voulait changer l'atmosphère à la table des négociations», a résumé le négociateur syndical, Marc Ranger.

Les deux institutions vont de nouveau accueillir les visiteurs samedi. Mais il est trop tard pour sauver les camps de jour qu'elles organisent chaque été, qui sont fréquentés par 600 jeunes. La direction des muséums nature de Montréal a annoncé qu'ils seraient annulés et elle n'entend pas revenir sur sa décision.

En revanche, les centaines d'autres camps de jour qui utilisent les installations de manière occasionnelle pourront le faire comme d'habitude. «C'est une très bonne nouvelle, a convenu le responsable des relations professionnelles à la Ville, Jean-Yves Hinse. On comprenait mal pourquoi le syndicat avait ciblé ces deux installations, parce que les familles et les enfants étaient les premiers à être pénalisés.»

Les cols bleus sont sans contrat de travail depuis deux ans et demi. Les pourparlers achoppent sur les salaires, mais surtout sur le recours à la sous-traitance. Les syndiqués souhaitent en effet que la Ville cesse de retenir les services de firmes privées pour des services municipaux comme le déneigement et la collecte des ordures.

Pendant la rencontre de mercredi, le maire a ouvert la porte à l'embauche de nouveaux travailleurs manuels. On pourrait notamment créer de nouveaux postes d'émondeur. Et la mise sur pied du nouveau Service de l'eau, dans la foulée de la réorganisation municipale lancée il y a deux semaines, pourrait mener à la création d'une centaine de nouveaux emplois pour des cols bleus, indique Jean-Yves Hinse.

«On est intéressé à récupérer des activités qui sont confiées au privé, mais on va négocier avant des conditions gagnantes, a-t-il expliqué. On va regarder quelles sont les conditions qui vont nous permettre de dire que c'est plus avantageux pour la Ville de faire faire les travaux par les employés manuels.»

Les deux parties ont convenu d'établir un échéancier serré pour accélérer les pourparlers. Elles se donnent jusqu'au 31 mai pour s'entendre sur certains éléments de la négociation.