Leur dernier avis de grève cassé par le Conseil des services essentiels, les cols bleus de Montréal ont annoncé hier qu'ils accentueraient leurs moyens de pression. La semaine prochaine, ils cesseront de faire des heures supplémentaires en plus de débrayer pour une durée illimitée au Biodôme et à l'Insectarium.

Cette semaine, les 5500 travailleurs manuels de la Ville devaient cesser de faire des heures supplémentaires et empêcher des syndiqués de remplacer des contremaîtres, mais le Conseil des services essentiels a jugé que cette dernière mesure contreviendrait au Code du travail.

 

Le syndicat revient maintenant à la charge. Dans un nouvel avis de grève, expédié hier à la Ville, il réitère son intention de suspendre les heures supplémentaires, à quoi il ajoute deux autres mesures.

Les travailleurs refuseront d'abord d'agir à titre de chef d'équipe, une fonction normalement dévolue à des syndiqués. Ils cesseront aussi de travailler dans les deux institutions phares des Muséums nature de Montréal.

«Lorsque la Ville est revenue à la table de conciliation la semaine dernière, on s'est aperçu qu'elle n'avait pas fait de réflexion autre qu'une déclaration dans les médias, a indiqué le négociateur du syndicat, Marc Ranger. On veut hausser les moyens de pression d'un cran.»

Des employés syndiqués continueront de s'occuper des plantes, des animaux et des insectes du Biodôme et de l'Insectarium, mais les musées ne seront plus accessibles à la population à compter du 26 mars.

La population en otage

Le responsable des finances au comité exécutif, Alan DeSousa, estime que les travailleurs prennent la population en otage. «On ne peut pas juste continuer comme ça, a-t-il dénoncé. C'est rire des Montréalais, c'est rire des enfants, c'est rire des familles, c'est rire de toutes les familles qui se servent de ces installations. Je ne pense pas que ça aide la cause des syndicats.»

Il affirme que ses négociateurs étaient prêts à négocier de bonne foi avec le syndicat devant le conciliateur la semaine dernière, mais que les représentants syndicaux ont quitté la rencontre au bout de 15 minutes.

Les cols bleus sont sans contrat de travail depuis deux ans et demi. Les pourparlers achoppent notamment sur les salaires et le plancher d'emplois.

Une nouvelle ronde de pourparlers est prévue le 6 avril.