Les Montréalais peuvent remercier la météo : ils n'ont finalement pas subi d'inconvénients majeurs pendant la série de grèves tournantes de 40 jours des cols bleus. Le débrayage lancé à la fin du mois de janvier se termine aujourd'hui à Verdun, mais les deux parties ne se sont toujours pas entendues sur une nouvelle convention collective.

Le déclenchement de la grève des cols bleus en plein hiver a fait craindre de sérieux problèmes de déneigement, mais finalement, il n'en a rien été. Aucune tempête n'a nécessité une opération de chargement. Et le déglaçage, considéré comme un service essentiel, n'a jamais été interrompu.

En fait, seule la collecte des ordures et certains autres services municipaux comme les arénas ont été perturbés, et encore, c'était un arrondissement à la fois.

«On a été chanceux, d'une certaine façon, a convenu le maire Gérald Tremblay. Il n'y a pas eu beaucoup de neige et les cols bleus, au-delà de leurs revendications, sont des personnes responsables.»

«On a embêté l'administration municipale, ce qui était notre objectif, sans pénaliser les citoyens du service auquel ils étaient en droit de s'attendre», a indiqué pour sa part le président du Syndicat des cols bleus regroupés de Montréal, Michel Parent.

Le maire a appelé de nouveau les travailleurs à revenir à la table de négociation, tout en prévenant qu'il ne dérogera pas à son cadre financier, qui prévoit des augmentations de 0% en 2007, 2% en 2008 et 2% en 2009.

Michel Parent espère que la décision d'un arbitre dans le dossier des pompiers permettra à ses membres d'obtenir davantage. La décision a en effet décrété des augmentations conformes au cadre financier de la Ville, mais l'arbitre a aussi majoré le salaire des pompiers de 2,8% la dernière journée de 2009.

Une entente d'ici avril?

Les deux parties se réuniront mardi devant le conciliateur nommé par Québec. Le directeur des relations professionnelles de la Ville, Jean-Yves Hinse, souhaite que les deux parties entament des négociations intenses pour en arriver à une entente d'ici avril.

«Il faut passer à autre chose, on ne peut pas toujours être dans la situation comme on l'est en ce moment, a-t-il affirmé. La Ville a de belles pistes de solution qu'elle veut discuter avec le syndicat.»

Les cols bleus sont sans contrat de travail depuis deux ans et demi. Ils dénoncent à la fois la lenteur des négociations et le recours croissant de la Ville à l'entreprise privée.

Les négociations achoppent sur plusieurs points, notamment les augmentations de salaire et le plancher d'emplois. Selon le syndicat, la sous-traitance est le principal enjeu des pourparlers.