La Ville de Montréal touche du bois: si la tendance se maintient, les faibles chutes de neige depuis le début de l'année pourraient entraîner des économies de plusieurs millions de dollars dans les opérations de déneigement.

Montréal a réservé 145 millions en 2010 pour le déblayage des rues et des trottoirs, ainsi que le ramassage de la neige. Ce budget est basé sur des précipitations de neige projetées de 215 cm du 1er janvier au 31 décembre.

 

La Ville s'attendait à recevoir près de la moitié de ces précipitations lors des deux premiers mois de l'année, soit 102 cm. Or, à peine 53 cm se sont abattus sur la métropole depuis le 1er janvier, explique le directeur de l'unité de propreté et de déneigement de la Ville, Yves Girard.

La Ville ne sait pas précisément combien le beau temps lui a permis d'économiser, car des opérations d'épandage et de déblaiement ont lieu quand même. Il reste qu'en calculant ses dépenses en fonction des précipitations, Yves Girard croit que la Ville pourrait avoir épargné plus de 30 millions.

«Au 28 février, normalement, nous avons reçu 102 cm sur 215 cm, ce qui fait qu'en proportion de notre budget de 145 millions, nous aurions dû dépenser 68,8 millions, explique M. Girard. Mais comme nous n'avons reçu que 53 cm, on peut calculer que nous avons dépensé 35,8 millions.»

Cette prévision pourrait même être prudente, avance-t-il, car ce sont les tempêtes importantes qui nécessitent les opérations de chargement les plus dispendieuses. La Ville calcule qu'une averse de 20 cm coûte environ 18 millions en déneigement. Or, il n'y a eu qu'une opération de chargement depuis le début de l'année, au tout début de janvier.

Des surplus en 2009

La Ville prévoit un surplus pour les opérations de déneigement du 1er janvier au 31 décembre 2009, puisqu'il n'est tombé que 185 cm de neige pendant cette période. En utilisant la même projection, Yves Girard estime que le déneigement pourrait avoir coûté 20 millions de moins que prévu.

Le résultat final de l'année financière 2009 sera publié à la fin du mois.

Mais la Ville reste prudente, car il suffit de deux tempêtes pour anéantir les économies réalisées jusqu'ici en 2010. Et même si les météorologues ne voient aucun système orageux poindre sur leur radar, l'hiver est loin d'être terminé, prévient Yves Girard.

À preuve, la tempête du siècle qui a amené 50 cm de neige et des rafales de 110 km/h en 1971 a eu lieu le 4 mars.