Après avoir vécu beaucoup d'angoisse au cours du week-end, les Québécois d'origine chilienne s'organisent pour venir en aide aux sinistrés de leur pays natal.

Les leaders de la communauté chilienne doivent se rencontrer lundi à Montréal pour établir un plan d'action. Ils entendent organiser une collecte de fonds pour aider à la reconstruction, a indiqué dimanche le consul du Chili à Montréal, Patricio Victoriano.«Il faut agir le plus vite possible, notamment pour rétablir l'électricité dans les zones touchées», a-t-il dit. Les membres des principales associations chiliennes participeront à la réunion.

Les détails de la collecte de fonds seront divulgués prochainement, a indiqué M. Victoriano.

Angoisse et appréhensions

Le tremblement de terre survenu dans la nuit de vendredi à samedi a fait vivre des moments d'angoisse à la communauté chilienne du Québec, qui compte près de 12 000 membres.

Samedi après-midi, une poignée d'entre eux étaient réunis dans le local exigu de l'Association des Chiliens du Québec, avenue du Parc. TV Chile, chaîne de télévision nationale, diffusait en boucle des images du séisme.

José Patricio Raggo, professeur d'électromécanique à la retraite, tentait de communiquer avec sa copine et ses sept neveux, qui se trouvent actuellement au Chili. Mais comme la majorité de ses compatriotes, il était incapable d'avoir la ligne en raison des communications téléphoniques réduites.

«Je suis inquiet, mais c'est une inquiétude normale, a confié l'homme de 70 ans, en buvant tranquillement son café. Vous savez, les Chiliens ont connu un coup d'État. Nous sommes habitués à l'angoisse...»

Plusieurs Québécois d'origine chilienne se sont rabattus sur l'internet pour communiquer avec leur famille, en utilisant notamment Skype, Facebook ou Twitter.

C'est le cas de Ledda Urbani, vice-présidente de l'Association. Lorsque La Presse l'a rencontrée, samedi après-midi, elle venait tout juste d'apprendre sur Facebook que sa mère, qui habite Valparaíso, était saine et sauve.

La plupart des Montréalais d'origine chilienne ont réussi à joindre leur famille au cours du week-end, a indiqué Patricio Victoriano.

«D'après ce que j'entends, les familles se portent bien, a-t-il dit. Dans les circonstances, les nouvelles sont donc quand même bonnes pour nous.»

José Patricio Raggo a finalement réussi à joindre sa copine, qui habite chez lui, à Viña del Mar, ville côtière située à 140 km à l'ouest de Santiago. Contrairement aux deux immeubles situés en face, son appartement a tenu le coup.

Les Chiliens interrogés ce week-end s'attendaient à des dégâts infiniment moins importants qu'à Haïti, qui a été frappé par un tremblement de terre d'une magnitude de 7,3 le 12 janvier.

«Le Chili est un pays économiquement développé, a souligné Nelson Ojeda, président de l'Association des Chiliens du Québec. Les infrastructures sont conçues pour résister aux séismes.»