Louise Harel veut profiter du report inattendu de la vente de l'ancien couvent Mont-Jésus-Marie au Groupe F. Catania pour mobiliser les Montréalais contre le projet. Elle souhaite que les citoyens réclament un référendum sur l'aménagement d'appartements de luxe dans cet immeuble patrimonial du mont Royal.

«L'opinion publique peut faire la différence et vous allez en avoir la démonstration», a promis la chef de Vision Montréal, hier, 24 heures après que l'administration Tremblay eut perdu un vote au conseil municipal sur le changement de zonage qui aurait ouvert la voie au projet.

 

Vision Montréal espère que les résidants d'Outremont se mobiliseront pour exiger un référendum sur le changement au plan d'urbanisme qui donnerait le feu vert à la vente.

Le 22 mars, à la prochaine réunion du conseil municipal, Mme Harel déposera aussi une motion pour modifier la charte de la Ville de manière à interdire la transformation de bâtiments institutionnels en immeubles résidentiels.

«Le changement de zonage de l'institutionnel au résidentiel ne doit plus avoir lieu parce que ça signifie que la montagne va crouler sous les condos», a-t-elle affirmé.

Le responsable du dossier au comité exécutif, Alan DeSousa, martèle que le projet a reçu l'aval du gouvernement et qu'il est impératif de procéder, sans quoi l'immeuble risque de tomber en décrépitude. D'ailleurs, a-t-il souligné, aucun acheteur n'a proposé de maintenir sa vocation institutionnelle.

«Il n'y a pas d'intérêt institutionnel pour ce bâtiment», a-t-il affirmé.

Colère à Union Montréal

Pendant ce temps, les membres d'Union Montréal digéraient tant bien que mal le résultat de la veille. Même si la résolution sur le zonage a recueilli 28 votes contre 21, elle a été battue parce qu'elle n'a pas obtenu la majorité absolue, c'est-à-dire 33 voix.

Dix conseillers du maire Gérald Tremblay étaient absents au moment de voter, certains pour cause de maladie, d'autres parce qu'ils étaient en voyage. Mais du nombre, une a admis s'être absentée parce qu'elle est mal à l'aise avec la vente: Marie Cinq-Mars, mairesse d'Outremont, l'arrondissement où le projet doit voir le jour.

Faut-il y voir un indice de dissension au sein du parti? Pas du tout, affirme le président du caucus, Bernard Blanchet.

«C'est un concours de circonstances», a résumé le conseiller.

Cafouillage

Reste que le cafouillage en a contrarié plus d'un dans l'équipe du maire. On s'explique mal qu'autant de conseillers aient été absents pour un vote qui nécessitait l'appui de la majorité absolue des conseillers.

D'autant plus que le projet a l'appui des troupes du maire, selon des sources, qui parlent plutôt de «manque de communication», voire d'«incompétence».

«Il y a du monde qui s'est fait chauffer les oreilles», a-t-on indiqué.

L'administration Tremblay compte présenter de nouveau la résolution au conseil municipal le mois prochain.