Le maire de Saint-Lambert, Philippe Brunet, balaie d'un revers de main un rapport du ministère des Affaires municipales, qui met en cause la légalité d'un bail conclu entre la Ville et un club de golf privé. Il s'étonne du verdict du Ministère, qui avait pourtant donné son feu vert à une entente semblable en 1973.

«Le Ministère est en contradiction avec lui-même», a affirmé M. Brunet. La Presse a révélé hier que le bail emphytéotique qui lie la Ville au Country Club de Montréal (CCM) contient «plusieurs irrégularités», selon le Ministère. Le sous-ministre Marc Lacroix se demande en outre pourquoi un club privé et exclusif a obtenu le droit de louer presque gratuitement un terrain public qui occupe près de 7% du territoire de la municipalité.

 

L'ex-maire Sean Finn, qui dirigeait la Ville au moment de la signature, et la directrice générale qui a négocié le bail, Michèle V. Lortie, sont membres du club. L'actuel maire, M. Brunet, détient une quote-part, mais il n'est plus membre en règle depuis plusieurs années.

Le maire Brunet a mandaté Mme Lortie pour réviser deux clauses critiquées par le Ministère. Mais il n'entend pas remettre en cause le bail, malgré les critiques du Ministère et d'un groupe de citoyens. Il fait valoir que le gouvernement a permis à la Ville d'emprunter 550 000$ pour acquérir le terrain du CCM en 1973.

Cette transaction a mené à la conclusion d'un premier bail de longue haleine avec le CCM, une entente qui a depuis été renouvelée à deux reprises. Selon le maire, c'est la preuve que Québec était favorable à la location du terrain au club. Il s'explique donc mal que le Ministère vienne maintenant contester cette entente.

M. Brunet s'est aussi félicité que le rapport ait conclu que les élus et la directrice générale n'avaient «aucun intérêt pécuniaire particulier» dans ce dossier. Il y voit la preuve qu'ils ne se sont pas placés en situation de conflit d'intérêts.