Dans une assemblée municipale ponctuée de huées et de menaces de la part de partisans du parti au pouvoir, Benoît Fradet, membre du comité exécutif de Laval, a répondu hier à des allégations voulant qu'il ait omis de déclarer des intérêts financiers dans la firme Schokbeton Québec.

«Au cours des dernières semaines, j'ai été la cible de diverses allégations mettant en cause mon intégrité, a dit M. Fradet. Je me conforme scrupuleusement à la loi. Ma situation a fait l'objet de validations» auprès d'une firme spécialisée en éthique et du professeur de droit municipal Jean Hétu. «Ils ont confirmé la légalité de ma situation», a-t-il ajouté.

 

Hier soir, les représentants des deux partis de l'opposition ont profité de la période de questions réservée aux citoyens pour demander de nouvelles précisions à M. Fradet et au maire Gilles Vaillancourt.

Les opposants à M. Vaillancourt ont souvent été interrompus par les huées et les insultes des partisans du parti au pouvoir, certains suggérant même par des signes de finir la discussion par une bagarre dans le stationnement.

M. Fradet est vice-président de Schokbeton depuis 2002. Schokbeton est dirigée par Marc Bibeau et sa famille. La plupart des administrateurs de l'entreprise sont des contributeurs importants et réguliers du Parti libéral du Québec, selon RueFrontenac.com. M. Bibeau lui-même a été décrit par le passé comme un proche de Jean Charest.

L'entreprise a obtenu un contrat de la Ville de Laval en 2000 pour entreposer les débris du viaduc du Souvenir. M. Fradet a accédé à son poste en 2002, peu de temps après que la Ville de Laval eut acquitté la facture de 900 000$ liée à ce contrat donné sans appel d'offres, compte tenu de l'urgence de rouvrir l'autoroute 15 après l'effondrement du viaduc le 18 juin 2000.

M. Fradet a été élu député libéral provincial de Vimont en 1989. Défait en 1994, il est resté conseiller politique du chef de l'opposition officielle Daniel Johnson jusqu'à son élection comme conseiller municipal à Laval en novembre 1997.

Les deux partis de l'opposition à Laval ont demandé la destitution de M. Fradet, après qu'un article du Courrier Laval eut affirmé que sa déclaration d'intérêt présentait «une omission de taille», du fait qu'il n'avait pas déclaré d'intérêts pécuniaires dans Schokbeton. Dans le même document, a affirmé M. Fradet hier, il précisait qu'il était employé par cette même entreprise.

Le Courrier Laval a depuis publié un rectificatif. «Après vérification, on ne peut affirmer avec certitude que la déclaration d'intérêts est incomplète, ni parler d'une «omission»», a-t-on indiqué.

Le Parti au service des citoyens, menacé de poursuites par M. Fradet, a retiré sa demande de destitution. L'autre parti, le Mouvement lavallois, la maintient pour le moment.