Des politiciens de tous les groupes d'opposition de la scène politique provinciale et montréalaise se sont joints à un groupe de cégépiens, cet après-midi, pour exiger la tenue d'une commission d'enquête publique sur les allégations de corruption et de collusion qui sévissent dans le milieu de la construction.

La centaine de manifestants a marché de l'hôtel de ville de Montréal jusqu'aux bureaux du premier ministre au centre-ville. «Notre objectif, c'est de dire au gouvernement Charest qu'il est toujours aussi urgent d'agir dans ce dossier et que la population n'a pas oublié», a expliqué l'un des organisateurs et étudiant au cégep du Vieux-Montréal, Xavier Daffe-Bordeleau.

Des élus du parti québécois, de l'action démocratique du Québec, de Vision Montréal ainsi que de Projet Montréal étaient présents à la manifestation. Amir Khadir, député de Québec Solidaire à l'Assemblée nationale était également du nombre.

«Si Jean Charest pense que la population a oublié, il se trompe!», a-t-il lancé en marge du rassemblement. «Plus que de cibler quelques individus fautifs avec la tenue d'une enquête policière, nous nous devons de faire la lumière sur le fonctionnement du système d'octroi des contrats que le gouvernement donne au secteur privé. Le premier ministre a intérêt à le faire car c'est tous les membres de son caucus qui sont sur la sellette, surtout lorsque l'on pense que la valeur des contrats octroyés par le secteur public serait gonflée de 15% à 30% en raison de la corruption et de la collusion.»

«M. Charest, de quoi avez-vous peur? De la vérité? Qui voulez-vous protéger?», a ajouté le député péquiste Bertrand St-Arnaud, à la foule animée. «Je veux dire à M. Charest et son gouvernement que nous n'allons pas lâcher prise.»

La député de l'ADQ, Sylvie Roy, a également profité du moment pour rappeler que le gouvernement était présentement en période de réinvestissement majeur dans les infrastructures pour contrer la récession. «On demande de la vérité et de la transparence. Il y a une raison qui explique pourquoi nous payons nos routes 38% plus cher que la moyenne canadienne et il y a une raison pour toutes ces perquisitions donne nous sommes témoins. Nous devons aller au fond du problème.»