Les effectifs policiers ont été augmentés pour contrer la vague d'attaques au cocktail Molotov contre des cafés italiens montréalais, qui tient les autorités en haleine depuis plusieurs mois.

Depuis la période des fêtes, 16 enquêteurs besognent à temps complet sur ce dossier. 10 d'entre eux relèvent de la section des incendies criminels. Les autres proviennent d'une autre unité, vraisemblablement de la division du crime organisé.

«Il est certain qu'on a aussi augmenté les patrouilles policières dans les secteurs concernés», souligne l'agent Christian Émond, conseiller à la division des crimes économiques et de propriété.

Depuis le 22 septembre, 17 établissements ont été visés par des cocktails Molotov dans le nord de la métropole, dont plusieurs dans le quartier Saint-Michel.

La dernière attaque en lice est survenue en début de semaine dans un minuscule café discret de la rue Charland, après une accalmie d'un peu plus d'un mois. Il s'agissait du premier incident depuis l'arrestation en décembre d'un suspect de 18 ans vraisemblablement impliqué dans cette vague d'attaques.

Mardi soir, trois suspects armés ont fait irruption dans le café Côté Est, où se trouvaient quelques employés et clients. L'un d'eux aurait reçu un coup de crosse de revolver à la tête. Les suspects ont ensuite exigé le contenu du tiroir-caisse, tandis qu'ils aspergeaient le plancher d'essence. En quittant les lieux, ils ont lancé deux cocktails Molotov, mais les flammes ont été rapidement éteintes par les gens sur place. Un complice au volant d'une voiture attendait les suspects devant la porte.

C'était la première fois depuis le début de cette vague que des suspects débarquaient dans un café ouvert. Lors des autres incidents, les incendiaires frappaient aux aurores, fracassaient une vitrine et y balançaient un cocktail Molotov, qui s'éteignait presque aussitôt. «De toute évidence, ces événements semblent se dérouler dans un contexte d'intimidation. La seule bonne nouvelle, c'est que personne n'a été blessée gravement», explique l'agent Christian Émond.

Encore à ce jour, la police n'a toujours pas divulgué les mobiles de ces attaques et retient plusieurs hypothèses. Selon nos informations, l'hypothèse la plus plausible évoque des tensions entre des clans italiens. Tensions qui ne risquent pas de se résorber avec le récent assassinat de Nick Rizzuto, fils du présumé chef de la mafia montréalaise, Vito Rizzuto. L'assassinat de Rizzuto et les attaques contre les cafés illustreraient l'instabilité qui règne au sein de la mafia montréalaise. Les incendies des cafés italiens pourraient même avoir été allumés par des gangs de rue à la solde d'un clan italien.

Le travail des policiers est cependant compliqué par l'omerta qui règne autour de cette vague d'attaques. L'agent Émond invite d'ailleurs la population à leur rapporter toutes activités louches entourant ce dossier, par le biais de leur ligne Info-crime au 514-393-1133.

LES ATTENTATS

5 JANVIER

CAFÉ CÔTÉ EST

(2450 rue Charland)

26 NOVEMBRE

CAFÉ-BISTRO LAROSA

(3943 rue Fleury)

24 NOVEMBRE

CAFÉ-BAR FERRARI

( 8061 André-Ampère)

23 NOVEMBRE

CAFÉ VEGAS

(2670, rue Jean-Talon)

19 NOVEMBRE

CAFÉ CRYSTELE

(Angle Villeray et 17e avenue)

18 NOVEMBRE

CAFÉ LA TOCA

(2320 Henri-Bourassa est)

12 NOVEMBRE

CAFÉ LA TOCA

(2320 Henri-Bourassa est)

5 NOVEMBRE

CAFÉ AVIANO

(Angle Saint-Michel et Legendre)

3 NOVEMBRE

CAFÉ CHEZ BOBBI

(178 jean-talon est)

29 OCTOBRE

CAFÉ BISTRO CHARLAND

(Rue Charland)

28 OCTOBRE

CAFÉ PIRANDELLO

(Rue Robert)

BARPEACHES

(Boul. Saint-Michel)

17 OCTOBRE

BAR PEACH

(8974 Boul. Langelier)

13 OCTOBRE

CAFÉ BUEN JIORNO

(5055 avenue Couture)

SALLES DE RÉCEPTION CHÂTEAU CLASSIQUE

(6010 des Rivières)

27 SEPTEMBRE

CAFÉ BACCIO

(8760 boulevard Gouin)

22 SEPTEMBRE

BISTRO SOLARIS

(5484 rue Décarie)