Une réunion publique entre la mairesse Caroline St-Hilaire et des représentants de l'opposition hier, n'a pas permis de dénouer l'impasse qui empêche l'adoption du budget de Longueuil.

Accompagnée de deux conseillers, Mme St-Hilaire a rencontré des élus du Parti municipal de Longueuil (PML) devant la commission des finances. Pour la première fois, le public a pu assister à cette réunion, habituellement tenue à huis clos.

 

Avant les Fêtes, l'opposition a utilisé sa majorité au conseil municipal pour rejeter le premier budget de la mairesse, qui prévoyait une hausse moyenne de l'impôt foncier de 9,6%, dont 7,9% dans le secteur résidentiel. Le PML propose une hausse de 4,1% dans le secteur résidentiel.

«Je voulais que l'opposition assume ses propos publiquement, a déclaré Mme St-Hilaire au terme de la réunion. Et après, c'est beaucoup plus facile.»

Mais ni la séance publique ni une réunion derrière des portes closes en fin d'après-midi n'ont donné de résultat.

«Je ne pense pas que la réunion a été faite pour faire des compromis, a indiqué le chef de l'opposition, Gilles Grégoire. Je pense que la réunion a été faite pour éclairer les gens et savoir où les deux partis se situent.»

Les questions ont porté sur l'ampleur du gouffre financier auquel fait face la cinquième ville du Québec. Selon la mairesse, Longueuil a un manque à gagner de 29,2 millions en raison de l'augmentation de la dette, de la hausse de la quote-part de la Ville à l'agglomération et le remboursement d'un crédit de 6,3 millions consenti par la firme RCI Environnement pour la collecte des ordures.

Mme St-Hilaire tient à rembourser la totalité de ce crédit au fournisseur dès cette année. La raison: éviter d'avoir «les mains liées» face à l'entreprise. Elle en fait une condition «non négociable» à l'adoption de son budget.

«Ils sont en demande pour un centre de méthanisation, il y aura des contrats à venir éventuellement, a-t-elle indiqué. Je pense que c'est important de se débarrasser de ça pour le futur.»

Le PML calcule que le gouffre financier réel de la Ville est nettement inférieur à ce qu'affirme la mairesse. Son chef, Gilles Grégoire, veut que le paiement de la somme due à RCI Environnement soit étalé sur cinq ans, tel que convenu à l'origine. «On ne comprend pas ce refus de l'étaler sur cinq ans alors que le montant au bout du compte est exactement le même», a-t-il dit.

Les partis tenteront de nouveau de s'entendre dans les prochains jours, toujours en public, devant la commission des finances.