L'administration St-Hilaire persiste et signe: une importante hausse de l'impôt foncier est inévitable pour les Longueuillois. Elle tentera de dénouer l'impasse qui empêche l'adoption de son budget, aujourd'hui, lors d'une rencontre publique avec le Parti municipal de Longueuil (PML).

La commission des finances de Longueuil, qui rassemble trois conseillers de la mairesse Caroline St-Hilaire et trois de l'opposition, se réunit depuis toujours derrière des portes closes. Mais pour la première fois, la rencontre d'aujourd'hui sera accessible au public et diffusée sur l'internet.

 

Cette entorse aux procédures a été décidée par la mairesse, Caroline St-Hilaire, après que le PML eut utilisé sa majorité au conseil municipal pour battre son budget du 22 décembre dernier. L'opposition a jugé trop abrupte la proposition de hausser l'impôt foncier de 9,6% en moyenne, et de 7,9% dans le secteur résidentiel.

Furieuse, la mairesse a promis de «tout mettre sur la table» lors de la réunion de cet après-midi.

Invitée à qualifier l'attitude de l'opposition dans le dossier du budget, la responsable des finances au comité exécutif, Sylvie Parent, a fait valoir que le blocage coûte chaque jour 7000$ aux contribuables.

«C'est irresponsable, a-t-elle dénoncé. Ils ne peuvent pas nier les décisions qu'ils ont prises alors qu'ils étaient au pouvoir.»

La Presse a révélé hier que le PML, qui a dirigé la cinquième ville du Québec pendant 27 ans, a été informé dès septembre 2008 de la nécessité d'augmenter l'impôt foncier de 8% à 10% cette année. Des hauts fonctionnaires ont adressé cette mise en garde dans un exposé devant le caucus de l'époque.

Selon une source, l'ancienne administration avait limité au minimum l'augmentation de l'impôt foncier en 2008 et en 2009, année électorale, préparant une hausse plus marquée cette année. Le PML souligne toutefois que cette hausse aurait été de 5% à 7%.

L'opposition a soumis une contre-proposition à la mairesse qui prévoit une hausse de l'impôt foncier de 4,1% dans le secteur résidentiel. Mme St-Hilaire et son entourage estiment que ce montant est insuffisant, même s'ils se disent ouverts à la négociation. «L'important, demain, ce n'est pas d'accommoder l'opposition, a prévenu Mme Parent. C'est de rendre un budget le plus réaliste possible en tenant compte de l'héritage du PML.»

La conseillère réitère que l'augmentation de l'impôt foncier est la conséquence d'un gouffre financier de 29,2 millions découvert par la nouvelle administration.

L'augmentation du service de la dette est la principale cause du manque à gagner. La Ville doit aussi rembourser un crédit sans intérêt de 6,3 millions consenti par la firme RCI Environnement pour la collecte des ordures, une dette que Mme St-Hilaire souhaite acquitter dès cette année. L'opposition propose d'étaler le remboursement jusqu'à 2014.