La Société de transport de Montréal (STM) a dépensé plus de 11 millions de dollars depuis six ans pour nettoyer les graffitis, soit l'équivalent du coût de 25 autobus neufs.

Entre 2003 et 2008, la STM a déboursé 9,3 millions pour enlever les graffitis, selon un document obtenu par La Presse grâce à la Loi sur l'accès à l'information. L'organisme prévoit qu'elle aura dépensé 2 millions en 2009, pour un total de 11,3 millions en six ans.

 

Le budget sert notamment à payer les employés et l'équipement pour effacer les graffitis et remplacer le matériel abîmé par les «scratchfitis», ces signatures gravées dans le verre ou les surfaces dures.

Le nettoyage des stations de métro gobe la plus grande part du budget (46%). Viennent ensuite les abribus (23%), les autobus (16%) et les voitures de métro (15%). Les traces laissées par les vandales coûtent de 540$ à 5000$ le mètre carré, selon la STM.

«Le graffiti est un fléau qui occasionne des dépenses importantes chaque année», souligne Isabelle Tremblay, porte-parole de la STM. À titre d'exemple, les sommes dépensées depuis six ans pour s'attaquer au vandalisme auraient permis d'acheter 25 autobus à 450 000$ chacun.

La STM a mis en place plusieurs mesures pour tenter d'enrayer ou, du moins, de limiter les dommages, souligne Mme Tremblay. Depuis 2005, la STM installe graduellement 1200 caméras de surveillance sur les quais des stations de métro.

Les nouveaux autobus sont également dotés d'une caméra, souligne Mme Tremblay. Enfin, la STM fait poser une pellicule spéciale sur les vitres des nouveaux autobus et voitures de métro pour les protéger des «scratchfitis».

Mme Tremblay espère que les effets de ces dispositions se feront sentir à long terme. La STM n'était pas en mesure de fournir des statistiques sur l'évolution du nombre de méfaits dans les stations de métro.

À Laval, l'installation de caméras dans les autobus à l'été 2007 avait permis de freiner le vandalisme. En deux ans, la facture pour effacer les graffitis et remplacer les vitres abîmées est passée de 150 000$ à 50 000$ par année, selon la Société de transport de Laval.

À Montréal, les sommes dépensées pour nettoyer les autobus augmentent d'année en année, selon le document obtenu par La Presse. Elles sont passées de 165 000$ en 2003 à 423 000$ en 2009.

Avec la collaboration de William Leclerc