L'arrondissement de Montréal-Nord a mis l'entreprise Construction Mani à l'amende, hier, après avoir conclu que si quatre arbres ont été abattus sans permis près de la maison du ministre de la Famille, Tony Tomassi, et de sa conjointe, la conseillère de la ville du district Marie-Clarac, Clementina Teti-Tomassi, ce n'était pas la famille Tomassi qui en était responsable.

L'hebdomadaire Guide de Montréal-Nord avait révélé, lundi, que l'ex-conseillère Michelle Allaire avait constaté que des érables du Manitoba (aussi appelés érables à Giguère) avaient été abattus sans autorisation de l'arrondissement à la limite du terrain où se trouve la maison de la famille Tomassi, située sur le boulevard Gouin Est, à Montréal.

Dans un communiqué envoyé par Mme Allaire aux médias, cette dernière critique la conseillère Clementina Teti-Tomassi: «Comment une conseillère élue depuis quatre ans peut-elle prétendre ne pas être informée des démarches de son beau-père (Donato) en marge d'une coupe d'arbres reliée aux travaux d'agrandissement de sa maison, d'autant plus que tous les trois (Clementina, Tony et Donato Tomassi) étaient administrateurs de la compagnie familiale, GENCO Construction, qui devait constamment demander des permis municipaux pour des travaux?» écrit-elle.

L'attachée de presse du ministre, Isabelle Mercille, a dit à La Presse hier que M. Tomassi estime que ce n'était pas à lui de veiller à ce qu'un permis soit obtenu de l'arrondissement, même si c'est lui qui a fait appel à un entrepreneur, puisque les arbres ne sont pas sur son terrain. M. Tomassi souhaite faire ériger un muret entre les deux propriétés.

«La responsabilité légale en incombait au voisin de M. Tomassi», a dit Mme Mercille, ajoutant qu'il s'agissait d'un «malentendu» et que, selon elle, le voisin était allé, depuis, «chercher un permis rétroactif» pour les arbres abattus et un autre pour deux arbres qu'il restait à abattre.

Selon Mme Mercille, il y aurait eu une entente entre Tony Tomassi et son voisin pour que les arbres soient abattus. Ce voisin, François-Jean de Brienne, a dit au Guide de Montréal-Nord que s'il était d'accord avec l'abattage des arbres, il aurait souhaité d'abord voir les plans et devis «avant le début des travaux», ce qui n'a pas été le cas. Il a ajouté qu'il avait mentionné à la famille Tomassi «qu'il fallait qu'ils se procurent les autorisations nécessaires avant de commencer».

Interrogé par La Presse, hier, M. de Brienne a dit que ce qui avait été rapporté dans le journal local était «exact». Mais finalement, l'arrondissement a constaté que sur les quatre érables, deux avaient 30 cm de diamètre, un avait 20 cm et le dernier, 10 cm. M. de Brienne a donc payé son permis (50$), a dit Marie-Pier Boutin, porte-parole de l'arrondissement. La société Construction Mani, qui a abattu les quatre arbres, recevra une amende de 50$ par arbre abattu, soit un total de 200$ plus les frais, indique Hugues Chantal, directeur des services administratifs, des relations avec les citoyens et du greffe à l'arrondissement.

Mme Allaire a fait remarquer, photo à l'appui, qu'un conifère situé sur le domaine public a également été endommagé par l'entrepreneur embauché par M. Tomassi. Mais l'arrondissement estime que l'incident est mineur. L'ex-conseillère a qualifié la coupe des arbres «d'acte sauvage contre la nature qui devait rester secret».