Le comité exécutif de la Ville de Montréal a décidé, mercredi, d'étendre la collecte des résidus alimentaires dans l'île de Montréal. Des arrondissements et des villes de banlieue pourront, dès l'hiver 2010, collecter à la porte des particuliers des matières organiques pour faire passer de 1470 à 5000 tonnes par année la quantité de ces matières valorisées par compostage.

Mais la ville centre ne paiera qu'une partie des coûts, ce qui risque de limiter l'intérêt pour cette initiative déjà très relative en regard du volume de matières organiques enfoui tous les jours.

 

Actuellement, seules quatre administrations locales fournissent un tel service: les villes de Côte-Saint-Luc, Pointe-Claire et Westmount, et l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal. Les trois villes desservent 11 700 logements. Le Plateau-Mont-Royal a eu un permis pour 3000 logements mais n'en dessert que 1970.

La ville centre a proposé aux administrations locales qui ont recyclé plus de 58% de leurs déchets en 2008, et organisé au moins 12 collectes de résidus verts cette année, de participer à cette collecte.

Dans le Plateau-Mont-Royal, les contrats déjà signés avec des entreprises de collecte prévoient qu'elles peuvent collecter la matière organique. «On veut étendre la collecte à tous les logements, dit Mme Duplessis. On a l'argent pour ça. On n'a qu'à dire à l'entreprise de collecte que le mardi, par exemple, elle ramasse dorénavant la matière organique. Mais avant de desservir 7000 logements, ça prend du temps pour convaincre les gens de participer.»

Mis à part le Plateau, six arrondissements répondent aux deux critères de la ville centre pour pouvoir ramasser les matières organiques: Ahuntsic-Cartierville, Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce, Rosemont-La Petite-Patrie, Sud-Ouest, Verdun et Ville-Marie.

Avec le Plateau-Mont-Royal, Ville-Marie a enregistré le plus haut taux de récupération de matières recyclables en 2008, soit 68%. «On est intéressé par cette collecte», dit Pierre Paiement, porte-parole de l'arrondissement.

«On veut commencer la collecte à trois voies dans NDG, dit de son côté Michael Applebaum, maire de Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce. On pourrait remplacer une collecte de déchets par une de matières putrescibles. On est en train de vérifier si on est prêt à faire une demande au central.»

Dans Ahuntsic-Cartierville, on regrette que la ville centre ne soit pas plus généreuse. Sans aide, l'arrondissement n'ira pas de l'avant. «On est très intéressé, dit Geneviève Dubé, porte-parole. On a déjà un bureau de développement durable et un centre de compostage pour tous les citoyens. Mais on m'a dit que le coût du transport et l'achat des bacs bruns est de notre ressort. On ne sera pas candidat à cause de ça.»

Dans Rosemont-La Petite-Patrie, où on veut desservir 2500 portes, le dossier est déjà à la ville centre. «Nous sommes candidats pour participer à ce projet», dit Serge Fortin, porte-parole de l'arrondissement. Les résidus alimentaires, fibres souillées et résidus verts représentaient 47% des déchets enfouis à Montréal en 2006. «Moins du dixième des matières organiques est actuellement récupéré à des fins de compostage ou autrement valorisé», lit-on dans le Plan directeur de gestion des matières résiduelles 2008-2012.