Des automobilistes montréalais ont découvert comment contourner un des principaux irritants du système de parcomètres informatisés de la métropole. Grâce à une astuce extrêmement simple, ils arrivent à refiler leurs minutes de stationnement inutilisées au prochain automobiliste.

Contrairement aux anciens parcomètres mécaniques, qui mettaient à la vue de tous le nombre de minutes restant au droit de stationnement, les nouvelles bornes informatisées ne permettent pas aux automobilistes de savoir si l'utilisateur précédent a quitté sa place avant l'échéance. Cette stratégie délibérée de Stationnement de Montréal a souvent fait l'objet de critiques, notamment de l'Association de Sociétés de développement, qui la qualifie de «double facturation» nuisant à l'achalandage des commerces. En 2005, un résident montréalais, Jean Piérard, a même tenté d'intenter un recours collectif contre la ville pour dénoncer cette pratique, mais sa requête a été rejetée en 2007 par la Cour supérieure.

En coinçant tout simplement leur ticket entre l'espace bleu et la partie métallique de la borne de stationnement avant de quitter, les automobilistes contournent cependant le système et laissent savoir au prochain utilisateur qu'il peut se stationner gratuitement pendant un certain temps. Visiblement, la majorité des utilisateurs qui tombent sur ces billets les ramassent, puisque lors de notre tournée, jeudi, tous les billets trouvés dataient du jour même.

Stationnement de Montréal, qui affirme que le phénomène est encore marginal, estime que cette pratique est parfaitement légale. La société en commandite enregistre des revenus d'environ 50 millions par année, et ses revenus ont connu une hausse de 65% en 2007 par rapport à 2006. Cette augmentation s'explique en partie à cause des nouvelles bornes, mais surtout à cause d'une augmentation de tarifs et de l'élargissement des plages horaires de tarification.