Le chef de l'opposition officielle, Benoit Labonté, réagira ce vendredi après-midi aux affirmations du site ruefrontenac.com selon lesquelles il aurait reçu, l'an dernier, «une centaine de milliers de dollars» de la part de l'homme d'affaires Tony Accurso, président des compagnies Louisbourg et Simard-Beaudry.

Le journaliste Fabrice de Pierrebourg a écrit des articles ces derniers jours, sur le site ruefrontenac.com, affirmant que M. Labonté a rencontré Tony Accurso dans un restaurant du Vieux-Montréal à la mi-mars 2008 alors que Benoit Labonté était en pleine course à la chefferie de Vision Montréal. La rencontre aurait permis à M. Labonté de financer cette course, qui avait coûté très cher, notamment le show de Benoit Labonté à la SAT au printemps 2008.

M. Labonté a dit au site internet des journalistes du Journal de Montréal en lock-out qu'il niait avoir rencontré l'homme d'affaires dans ce restaurant. Selon ce que rapporte M. de Pierrebourg, M. Labonté n'aurait «croisé qu'une seule fois, «quelques secondes», Tony Accurso, et ce dans un événement organisé en 2006 par Union Montréal, son ex-parti».

Mais le site ruefrontenac.com maintient sa version, selon laquelle plusieurs personnes ont participé à ce repas avec Benoît Labonté et un de ses collaborateurs. M. Labonté aurait sollicité «devant témoins» que Tony Accurso l'aide à financer sa course à la chefferie. «Avant de se lever de table, puis de payer la note, Accurso aurait accepté de donner un coup de pouce à l'aspirant maire», écrit le journaliste.

Invité à réagir ce vendredi matin, le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, dit que «son idée est faite sur M. Labonté depuis deux ans».

«Je me suis fait mon opinion sur le personnage de M. Labonté dans le dossier de la gare Viger, surtout quand il nommé Cameron Charlebois sur son comité consultatif d'urbanisme, dit-il. Pour moi, mon idée était faite. Benoit Labonté, c'est Zampino 2. Le tandem Harel-Labonté ressemble étrangement au tandem Tremblay-Zampino. Quelqu'un en façade pour jouer le rôle de maire de Montréal et le vrai pouvoir, le manipulateur de marionnettes: avec Tremblay, c'est Zampino. Quand ce sera Harel, il s'appellera Benoit Labonté.»

M. Bergeron dit que l'an dernier, il avait demandé aux journalistes de se poser la question «où M. Labonté prend l'argent?», «puisque dans les deux rapports officiels de Vision Montréal des deux années antérieures, il y avait un déficit cumulé de 350 000 $». «Et après, subitement, on voit le visage de Labonté partout. Il a bien fallu que quelqu'un la finance cette campagne-là. Alors ce qu'on apprend c'est cohérent avec les dates.»