Paolo Catania s'est trouvé au centre du premier scandale à ébranler l'administration du maire Gérald Tremblay, l'année dernière, lorsque La Presse a révélé les conditions très particulières accordées par la Société d'habitation et de développement de Montréal (SHDM) à son entreprise dans le Faubourg Contrecoeur.

L'évaluation municipale du terrain de 38 hectares appartenant à la SHDM, dans l'est de Montréal, s'élevait à 31 millions. Mais la SHDM, qui relevait de la Ville de Montréal, l'a vendu à Construction Frank Catania et Associés pour 4,4 millions. L'entreprise soutient toutefois qu'elle n'a bénéficié d'aucun avantage, car le terrain était contaminé et qu'il y avait des frais d'infrastructures.

 

Quoi qu'il en soit, le directeur général de la SHDM, Martial Fillion, ancien chef de cabinet du maire Tremblay, a été congédié. Le Vérificateur général de la Ville et la firme de comptables Deloitte & Touche ont fait enquête et publié des rapports accablants. Les enquêteurs ont révélé que Martial Fillion avait rencontré Catania à au moins quatre reprises avant la publication de l'appel de qualification destiné aux entrepreneurs.

Une filiale de la firme Dessau a détruit, sans la permission de la SHDM, des propositions d'autres entrepreneurs reçues en réponse à l'appel de qualification. Les enquêteurs ont par ailleurs blâmé Catania pour ne pas avoir respecté une série d'ententes et d'engagements. De son côté, « la SHDM n'avait pas le droit d'accepter de verser une aide financière de 15,8 millions à Catania «, indique un avis juridique demandé par les vérificateurs.

Depuis cette enquête, la direction de la SHDM a changé. Elle conteste les frais de décontamination réclamés par Catania. L'entreprise doit construire environ 1600 logements. Les premiers bâtiments ont été rasés par les flammes en avril dernier. L'incendie, considéré comme suspect, fait l'objet d'une enquête.