Le maire de Montréal, Gérald Tremblay, a tenu à rassurer la population quant à l'intégrité des structures souterraines de certains immeubles du centre-ville de Montréal, soit la Place Bonaventure, le Square Victoria et l'édifice Sun Life.

Le quotidien La Presse rapportait, mardi, que ces structures présentent un potentiel de risque et doivent être inspectées au plus vite.

Procédant à l'inauguration de locaux devant accueillir des PME émergentes du domaine des technologies de la santé, dans le quartier Rosemont-Petite-Patrie, mardi, le maire a précisé qu'il s'agissait plutôt d'un rappel aux propriétaires en question, qui tardent à faire parvenir le certificat de conformité réclamé il y a deux ans.

Ce certificat a été demandé aux propriétaires d'immeubles après la menace d'affaissement d'une dalle sous le boulevard de Maisonneuve en 2007.

Le maire Tremblay a indiqué avoir reçu l'assurance des propriétaires que les structures en question étaient sécuritaires, mais il a ajouté que, cette fois, la demande écrite proviendrait à la fois de la Ville et de la Régie du bâtiment du Québec.

«On a demandé des certificats de conformités, mais il faut relativiser dans le sens où il n'y a pas de danger pour la sécurité nous a-t-on informé, a déclaré M. Tremblay. On veut maintenant, avec la Régie du bâtiment, avoir par écrit la responsabilité des entreprises à l'effet qu'il n'y a aucun risque de quelque nature que ce soit pour la sécurité du public.»

Le 24 août 2007, l'apparition de deux fissures dans un tunnel sous le boulevard de Maisonneuve avait forcé les autorités à fermer sept rues du centre-ville, à évacuer des commerces et à suspendre le service de métro. L'administration municipale avait alors lancé une inspection en règle des structures souterraines de Montréal.

Des certificats de conformité ont été demandés à 33 entreprises relativement à une soixantaine de structures. Seulement 16 d'entre elles ont répondu, mais la Ville est davantage préoccupée par les trois immeubles de plus de 25 ans mentionnés plus haut.

L'autre douzaine d'entreprises qui n'ont toujours pas fait parvenir le certificat en question seront également invitées à le faire, mais de façon moins pressante, selon le maire.

M. Tremblay a profité de l'occasion pour manifester de nouveau son impatience en ce qui a trait à la chaîne hôtelière Mariott, qui n'a toujours pas remis son rapport diagnostique et le plan des travaux de sécurisation de son hôtel de la rue Peel.

Dans ce dernier cas, un bloc de béton s'est détaché du 18e étage de la façade le 16 juillet dernier, tuant une jeune femme attablée à la terrasse au niveau de la rue. M. Tremblay a qualifié le délai d'inacceptable, tout comme le fait que l'entreprise n'a toujours pas daigné se doter d'un porte-parole pour affronter le public et les médias.

Escouade spéciale

Par ailleurs, le maire a accueilli plutôt froidement la suggestion du chef de l'opposition, Benoît Labonté, de créer une escouade spéciale pour enquêter sur la corruption.

M. Tremblay estime que si M. Labonté a des soupçons ou des révélations à faire, il doit s'adresser à la police comme il l'a lui-même fait lorsque des allégations sont venues à ses oreilles.

Enfin, Gérald Tremblay a dit croire que la création d'une telle escouade ne devrait pas être motivée uniquement par ce qui se passe dans la métropole, mais que son mandat éventuel devrait aussi inclure l'industrie de la construction, le milieu municipal dans son ensemble et toutes les autres fraudes aux dépens des contribuables.

«Si on veut faire des enquêtes, il va falloir élargir cette brigade spéciale pour enquêter, pas uniquement ce qui se passe à la Ville de Montréal, mais aussi les rumeurs de ce qui se passe dans le monde de la construction, mais également ce qu'on a vécu récemment, plusieurs contribuables ont été floués par des personnes qui devraient rendre compte», a insisté le maire.