Le maire de Montréal, Gérald Tremblay, a lancé hier un appel à la négociation au syndicat des cols bleus de Montréal, qui déclenchera une grève de 24 heures, le 31 août. L'opposition a pour sa part dénoncé l'inaction de la Ville dans le dossier.

Après avoir annoncé la candidature de son parti à la mairie de Montréal-Nord, Gérald Tremblay a été mitraillé de questions sur la grève des cols bleus, qui vise à souligner le deuxième anniversaire de l'échéance de leur contrat de travail.

 

Le maire de Montréal a rappelé que la Ville avait conclu une entente avec le syndicat en juillet pour harmoniser les régimes de retraite.

«C'était la priorité des cols bleus, a-t-il déclaré. Partant de là, nous souhaitons continuer dans le même esprit de collaboration et de respect qui est à la table pour qu'on puisse finaliser une entente avec les cols bleus.»

Gérald Tremblay a qualifié de «très raisonnable» l'offre salariale de la Ville à ses cols bleus, soit un gel des salaires pour 2007 et une hausse de 2% pour les trois années suivantes. Le syndicat demande environ 3% par année.

«C'est ma responsabilité de respecter la capacité de payer des contribuables, a déclaré Gérald Tremblay. Je ne peux pas donner plus, et (les cols bleus) le savent très bien.»

Selon Jean-Yves Hinse, directeur des relations professionnelles à la Ville, l'administration est prête à négocier sur plusieurs points qui achoppent, dont le plancher d'emplois et le recours de la Ville à l'entreprise privée.

Sous-traitance

Le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, a vivement dénoncé hier le déplacement des activités du public vers le privé.

«L'administration actuelle se gargarise d'avoir sabré 300 millions dans les dépenses de la Ville, mais le budget global n'a pas bronché, a-t-il souligné. Bref, on a enlevé 300 millions d'activités internes à la Ville et on les a remis en partie à l'entreprise privée!»

Richard Bergeron a qualifié de «légitime» la grève des cols bleus. Un débrayage qui témoigne selon lui d'un «constat temporaire d'échec des négociations» pour l'administration Tremblay.

La chef du parti Vision Montréal, Louise Harel, a elle aussi blâmé la Ville dans le dossier. «L'administration s'est traîné les pieds et on peut comprendre l'impatience des cols bleus», a dit Mme Harel par l'entremise de son attachée de presse, Marie-Hélène d'Entremont.

Louise Harel ne s'est pas prononcée sur le recours à l'entreprise privée. Elle a toutefois fait appel au «sens civique» des cols bleus pour que les services essentiels aux citoyens soient «respectés scrupuleusement» pendant la grève.

L'administration municipale s'est adressée au Conseil des services essentiels pour déterminer les services qui devront être maintenus. La cause sera entendue lundi après-midi.

Le syndicat entend se plier aux demandes du Conseil, qui exigera probablement le maintien des activités dans les usines d'eau potable et des équipes d'urgence pour les bris de feux de signalisation et de conduites d'eau.