La construction d'une première ligne de tramway entre le Vieux-Montréal, le centre-ville et le secteur Côte-des-Neiges pourrait coûter jusqu'à 750 millions, 50% plus que ce qui avait été prévu à l'origine, selon une étude rendue publique vendredi par la Ville de Montréal.

L'étude menée par le consortium Genivar-Systra propose aux élus de bâtir un premier tracé qui sillonnera les rues du centre-ville et du Vieux-Montréal, avant de rejoindre le boulevard Jean-Talon en passant par le chemin Côte-des-Neiges. Dans son évaluation initiale, en 2003, l'Agence métropolitaine de transports (AMT) estimait que ce tracé de 12,5 kilomètres pourrait être réalisé au coût de 500 millions, soit environ 40 millions par kilomètre. Or, conclut le nouveau rapport, l'estimation originale ne tenait pas compte des contraintes techniques liées à la pente. Le tram devra en effet escalader le flanc de la montagne par Côte-des-Neiges. Le ralentissement des travaux pendant l'hiver pourrait également faire gonfler la facture. Résultat: «l'estimation budgétaire globale des coûts du tramway peut être évaluée à quelque 60 millions$/km», peut-on lire dans l'étude.

Sur un tracé de 12,5 kilomètres, donc, la facture pourrait grimper à 750 millions.

50 000 voyageurs par jour

Ce nouvel estimé ne décourage pas le responsable du transport au comité exécutif, André Lavallée, bien au contraire. Car le même rapport calcule que 110 000 voyageurs emprunteront le train urbain tous les jours en haute saison, dont 50 000 sur le tracé Côte-des-Neiges. Cela en ferait l'un des trams les plus achalandés en Amérique du Nord.

«La performance du tramway justifie sa construction, estime M. Lavallée. Car on ne pourra pas améliorer la performance en fait de service d'autobus.»

La Ville de Montréal souhaite que les tramways, disparus en 1959, fassent un retour dans la métropole d'ici 2013. Mais l'administration Tremblay souhaite avoir une estimation plus détaillée des coûts et de l'affluence avant de lever la première pelletée de terre.

«On a assez d'information pour passer à la phase 2, résume M. Lavallée, mais on n'a pas assez d'information pour commencer la construction demain matin.»