Le vélo BIXI débarquera dans les rues de Londres et Boston. L'administration du maire Gérald Tremblay a réussi l'exploit de vendre à ces deux villes le nouveau concept de bicyclettes en libre-service. Et d'autres grandes villes, comme New York, pourraient bientôt emboîter le pas.

En point de presse mercredi midi devant l'Hôtel de Ville, rue Notre-Dame, le maire de Montréal et le responsable du Plan de transport, André Lavallée, n'étaient pas en mesure de chiffrer les retombées des ententes. Mais ils ont affirmé que 45 emplois permanents seraient créés à Montréal grâce à Boston. Sans compter tout le «rayonnement» engendré par ces rejetons du modèle BIXI.«Montréal est une ville modèle du transport actif, a dit Gérald Tremblay, visiblement heureux de parler d'autre chose que de la controverse autour des festivals d'été. On devient reconnus internationalement grâce au BIXI. Même le Time Magazine l'a confirmé en plaçant le concept au 19e rang des innovations», a-t-il rappelé.

À Londres, la nouvelle n'a pas tardé à faire la manchette des grands quotidiens, hier. Même si certains médias n'ont pas manqué de mettre en lumière les ratés du système montréalais, implanté au printemps dernier, et le vandalisme dont il est la cible. En entrevue avec le London Telegraph, le maire Boris Johnson a prédit que, grâce au service, sa métropole ferait bientôt «l'envie du monde entier». Au total, 6000 vélos seront mis en service à Londres d'ici à 2012. En comparaison, il y en aura 5000 à Montréal d'ici à la fin de l'année.

En ce qui concerne l'exploitation, la société «Transport for London» (TfL), le pendant de la Société de transport de Montréal (STM), a signé avec la firme britannique Serco un contrat de 245 millions de dollars canadiens pour qu'elle assure le service durant six ans, avec possibilité de prolongation de deux ans. Les vélos seront adaptés à la conduite londonienne - les freins seront inversés - et la couleur sera probablement différente.

À Boston, l'entente est encore plus exceptionnelle parce que Montréal devient aussi maître d'oeuvre du projet, avec possibilités de déploiement dans des villes limitrophes. Au départ, 2500 vélos, 290 stations et 3750 points d'ancrage seront installés dans le centre-ville de Boston. Le nombre de vélos est appelé à doubler en fonction du succès de l'affaire. Boston entend aussi bénéficier du centre d'appels centralisé de Montréal pour les défectuosités.

«À ce moment-ci, je ne peux pas vous dire si les vélos seront baptisés BIXI, mais ce qui est certain, c'est qu'on saura avec précision qui sont le père et la mère des bicyclettes», a ajouté avec humour Roger Plamondon, président du conseil d'administration de la Société de vélo en libre-service.

À Times Square

Sans vouloir s'aventurer trop loin, André Lavallée, responsable du Plan de transport et vice-président au comité exécutif, a par ailleurs annoncé que le BIXI serait prochainement en démonstration à Times Square, à New York, secteur devenu piétonnier cet été. D'autres pourparlers seraient en cours avec d'autres villes, dont Vancouver, a appris La Presse.

Quant à l'implantation prochaine de 2500 nouveaux BIXI à Montréal, on a expliqué que les vélos sont en cours de fabrication dans les usines de la compagnie Devinci, dans la région de Chicoutimi. Selon M. Lavallée, le système a été revu pour éviter les vols et le vandalisme. Quant aux tarifs, il n'est pas question de baisse pour l'instant. À Londres, les profits du service seront versés à TfL.