Au lendemain de la mort tragique de Léa Guilbeault, d'autres fissures étaient visibles à l'oeil nu hier entre des panneaux de la façade de l'hôtel Marriott et le mur latéral sud, a pu constater La Presse en compagnie de l'architecte Yves Perrier.

«On peut voir des signes inquiétants sur certains panneaux», a affirmé M. Perrier, posté sur le trottoir non loin du 2045, rue Peel.

 

Jeudi, peu avant 18 h, l'un de ces panneaux est tombé du 17e étage et a causé la mort de Mme Guilbeault, 33 ans. Elle célébrait son anniversaire dans le restaurant du rez-de-chaussée avec son conjoint, Hani Beitinjaneh. Ce dernier a été hospitalisé pour un choc nerveux et des blessures aux mains.

La rue Peel est fermée entre la rue Sherbrooke et le boulevard De Maisonneuve jusqu'à nouvel ordre. Les clients de l'hôtel doivent emprunter une porte de service à l'arrière.

Mme Guilbeault travaillait à la caisse populaire de la Cité du Nord, dans le quartier Villeray. «Cela faisait cinq ans qu'elle travaillait ici et elle étudiait pour obtenir son diplôme de planificateur financier, a expliqué Suzanne Carrier, sa patronne. C'est le choc, c'est la surprise ici, on est incrédules. C'est difficile à vivre.»

Mme Guilbeault était en vacances cette semaine. Mme Carrier affirme qu'elle était «très appréciée de ses collègues et de ses clients». «Elle servait 400 clients et on a eu beaucoup d'appels de leur part. Leur incrédulité est très grande.»

Selon M. Perrier, il est presque certain que la chute du panneau d'environ 200kg a été causée par la corrosion des attaches d'acier censées le retenir à la structure du bâtiment. «Normalement, ces attaches ne sont pas exposées à la pluie, mais si des fissures se forment, les attaches peuvent se corroder», dit-il.

Selon la Régie du bâtiment, qui a fait une première inspection hier, l'édifice a été construit en 1967. Jusqu'en 1996, il abritait des logements. Puis, il a été converti en hôtel sous la bannière Marriott par un franchisé. La société Marriott l'exploite directement depuis 2006, affirme le porte-parole de l'entreprise, Éric Lamoureux.

Selon les registres municipaux, le propriétaire de l'immeuble est Wilmington Trust Company, une firme financière américaine.

Cependant, un porte-parole de Wilmington Trust, Bill Benintende, a affirmé que le véritable propriétaire est un client de la firme dont il a refusé de dévoiler le nom.

La société Marriott dit collaborer pleinement à l'enquête de la Régie.

Par ailleurs, le coroner Jacques Ramsay a entamé son enquête sur la mort de Mme Guilbeault en inspectant les lieux jeudi soir.