Certains arrondissements ont d'importants surplus ou réserves financières, comme Saint-Laurent ou Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce. D'autres ont de graves difficultés financières, comme le Plateau-Mont-Royal. «Il n'y aura plus tant de disparités», promet-on à Vision Montréal.

«De 2005 à 2007, il y avait une péréquation des dotations données par la ville centre, donc nos budgets augmentaient, dit Anie Samson, mairesse de Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension. Mais depuis, il y a un gel et on a arrêté de créer des services identiques pour tous les citoyens. Nous, avec Vision Montréal, on le fera. Il n'y aura qu'une seule sorte de citoyen à Montréal: le citoyen montréalais. Avec des services qui ne seront pas disparates. Il n'y aura pas de différences d'un arrondissement à l'autre pour les services de base. La répartition sera plus équitable.»

 

C'est la promesse principale que fait Vision Montréal aux arrondissements: remettre tout le monde sur un pied d'égalité. Et éviter que les arrondissements qui ont une marge de manoeuvre pour augmenter leur assiette foncière soient souvent les seuls à tirer leur épingle du jeu.

Mais Mme Samson ajoute que la politique pratiquée par l'administration Tremblay a eu pour conséquence de créer une structure d'arrondissements qui crée des inégalités.

«À Saint-Laurent, tu ne peux pas utiliser le terrain de soccer si tu n'es pas de l'arrondissement, dit-elle. Comme à Saint-Léonard ou à Outremont. Mais, nous, on n'a pas mis de barrières dans Villeray, alors bien sûr nos terrains sont moins beaux, mais au moins, ils sont pour tous les résidants de Montréal.»

Dans l'arrondissement de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles, le maire Cosmo Maciocia regrette lui aussi d'avoir peu de marge de manoeuvre. «On a dû faire des coupes, dit-il. Il ne nous reste que 640 000$ de surplus. Mais c'est artificiel, car il faut rembourser environ 2 millions. Heureusement que l'arrondissement a réussi à économiser 1,9 million en faisant des efforts sur le plan de la CSST...» Dans Rosemont-La Petite-Patrie, il n'y a pas de déficit. «Mis à part en 2008 à cause des importantes chutes de neige, l'arrondissement est toujours en équilibre budgétaire. Notre dotation a été diminuée de 59,5 millions à 58,4 millions, mais c'est à cause de la gestion de l'élimination des déchets qui a été reprise par la ville centre», explique Serge Fortin, porte-parole de l'arrondissement. Dans le Sud-Ouest, la dotation de 2008 était de 51,1 millions et le déficit à la fin de l'année, de 396 000$. En 2009, le Sud-Ouest a obtenu une dotation de 52,1 millions et prévoit pour l'instant un déficit de 292 500$ au 31 décembre. «On fait attention, on est très prudent pour assurer un contrôle des dépenses», dit la porte-parole de l'arrondissement, Patricia Bouchard.