Le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, a fait une sortie en règle contre le maire Gérald Tremblay, hier, le reliant directement aux allégations de corruption qui visent son administration. M. Bergeron estime qu'il y a «un système de corruption à la Ville de Montréal» et affirme qu'à partir d'aujourd'hui, il ne manquera pas une occasion d'évoquer ce «système de corruption» dans le cadre de la campagne électorale.

Comme il l'avait fait durant le conseil municipal au début de la semaine, le candidat de Projet Montréal à la mairie de la métropole a profité d'un point de presse, hier matin, pour attribuer au maire la responsabilité de ces allégations de corruption.

«C'est son système, dit-il. Ce sont ses gens. Il met ça en place sur une longue période de manière méthodique en utilisant toutes les ressources de la Ville de Montréal. Il manipule le conseil municipal. Il nous sert de l'information tronquée. Et nous, moi le premier, je vote à chacune des étapes, en faveur de ces plans quasi machiavéliques, qui vont nous amener à découvrir un matin que la SHDM est devenue un organisme privé qui a vendu les 37 hectares du site Contrecoeur pour 4,4 millions à untel. L'autre soumissionnaire, c'était tel autre qui aura finalement le contrat des compteurs d'eau et qui, à Contrecoeur, avait offert 1$. Et trois semaines après avoir offert 1$, après avoir perdu ce contrat-là, le président du comité exécutif était sur le bateau du monsieur en question. Neuf mois plus tard, le monsieur en question a gagné l'autre contrat. Come on! Là, on est au coeur du système de Gérald Tremblay.»

Invité à réagir à ces propos, l'attaché de presse du maire Tremblay, Martin Tremblay, a dit à La Presse: «Nous ne répliquerons pas aux allégations et aux insinuations totalement fausses du chef de Projet Montréal. Quand nous sommes au courant de certains faits, nous prenons nos responsabilités et nous agissons.»

Richard Bergeron dit toutefois faire des nuances. Il croit que les conseillers Cosmo Maciocia et Sammy Forcillo, dont les noms ont été évoqués dans une présumée tentative d'extorsion, portant sur un contrat de 10,6 millions pour la réfection du toit de l'hôtel de ville, n'ont pas accepté de pots-de-vin.

«Pour qu'il y ait corruption, non seulement faut-il qu'on nous offre un pot-de-vin, mais encore faut-il que l'élu l'accepte, dit-il. Et en l'occurrence, MM. Maciocia et Forcillo ne l'ont pas accepté. Et M. Tremblay a porté plainte lui-même à la police. Alors, faisons attention de ne pas faire des amalgames trop faciles.»

Il dit que lorsqu'il a porté plainte à la Sûreté du Québec, le 1er mai dernier, dans le dossier des compteurs d'eau et de la SHDM, il a nommé neuf noms dans sa plainte, mais pas ceux de MM. Forcillo et Maciocia. «Je n'ai pas de raisons aujourd'hui de les associer à cette dénonciation de la corruption de l'administration Tremblay», dit-il.