L'escouade anti-émeute de la police de Montréal a évincé hier après-midi une centaine de personnes qui occupaient une usine désaffectée de l'arrondissement du Sud-Ouest dans le but d'y ouvrir un centre communautaire. Personne n'a été arrêté, mais les organisateurs ont déploré le caractère «inattendu» de l'intervention policière.

«Lorsque notre équipe diplomatique est sortie de l'immeuble pour avoir un dialogue avec les policiers, l'escouade anti-émeute a chargé. Les policiers ont défoncé la porte et nous ont gazés en lisant un avis d'éviction», a affirmé l'un des porte-parole du Centre social autogéré qui s'est présenté sous le pseudonyme de Danta Grand'Maison.

 

«Les policiers nous ont clairement dit qu'on serait avertis s'ils chargeaient de la sorte. C'est inacceptable. Il y avait des enfants à l'intérieur», a ajouté Séma Grand'Maison, une autre organisatrice qui s'est exprimée sous un faux nom.

Les manifestants avaient pénétré vendredi vers 19h dans l'ancienne usine de chandelles située à l'angle des rues Atwater et Saint-Patrick.

Ils souhaitaient y établir un centre communautaire qui ne dépendrait pas des subventions gouvernementales. Du même coup, ils voulaient dénoncer la conversion en appartements de luxe des usines de ce genre dans le secteur du canal de Lachine.

Lorsqu'ils ont été expulsés, hier après-midi, les protestataires ont tenté d'occuper un autre bâtiment du secteur, quelques rues plus loin. Les policiers du SPVM sont toutefois parvenus à les en empêcher. Quelques personnes ont alors été arrêtées et ont relâchées moins d'une heure plus tard.

Du côté du SPVM, le porte-parole Raphaël Bergeron a nié que des gaz lacrymogènes aient été utilisés pour disperser la foule. Selon lui, trois avis d'éviction avaient été émis avant l'expulsion.