N'en déplaise au Partenariat du Quartier des spectacles, il y a bien peu de chances que la station de métro Saint-Laurent soit rebaptisée.

En marge d'une conférence très appréciée devant la Chambre de commerce de Montréal, cet après-midi, le président de la Société de transport de Montréal (STM), Michel Labrecque, a montré bien peu d'ouverture à la proposition qui lui a récemment été faite.

Dans une lettre transmise au début du mois, les responsables du futur Quartier des spectacles suggéraient que la station de métro située au coin des boulevards de Maisonneuve et Saint-Laurent soit renommée «station Saint-Laurent-Quartier des spectacles».

«Il y a un moratoire sur les changements de noms actuellement. (Le Partenariat) a donc une longue longue longue côte à remonter s'il souhaite nous convaincre», a lancé M. Labrecque.

Le président de la STM a d'abord fait valoir le coût important qui serait engendré par une telle décision. «Pour la société, a-t-il précisé, c'est un quart de million de dollars. Il faut changer, toutes, toutes, toutes les indications. Partout. Ce sont des coûts gigantesques.»

Il a ensuite souligné l'importance des repères, en particulier ceux qui émanent des sociétés de transport collectif comme la STM. Racontant l'exode urbain de sa grand-mère, arrivée sur Park avenue dans les années 1920, M. Labrecque a livré un court plaidoyer en faveur du «patrimoine toponymique».

«Il faut savoir que la culture des noms dans une société de transport collectif, c'est un repère très important, a-t-il ajouté. Aussi, il y a déjà la Place des arts, par son nom, qui signe le fait que c'est un quartier artistique.»

Donc vous être contre? «Je n'ai pas dit non, a-t-il répondu. Mais ils ont toute une côte à remonter.»

Rappelons que le Quartier des spectacles est en cours de réalisation au centre-ville et qu'une de ses composantes sera l'implantation autour de la station de métro Saint-Laurent, d'ici 2011, du cinéma Parallèle. Son fondateur, Claude Chamberlan, a d'ailleurs exprimé le souhait que cette station soit entièrement consacrée au septième art.

Mouvement collectif

Par ailleurs, le président de la STM a brossé les grandes lignes de la toute nouvelle campagne de publicité de son organisation, intitulée Mouvement collectif. Présentant une publicité «verte» de Toyota, il a souligné l'importance de réitérer les bienfaits du transport en commun, afin de créer un engouement qui lui, espère-t-il, se traduira par une hausse de l'affluence de 8% d'ici 2011.

Hormis la campagne de marketing, la STM augmentera le service à la clientèle au cours des prochaines années, en ajoutant des autobus, des voies réservées et, éventuellement, des tramways ainsi que de nouvelles rames de métro (les négociations se poursuivent à cet effet).

La Société mettra aussi en place un système d'information en temps réel pour les usagers, d'ici deux ans. Cela signifie que les clients pourront savoir où se trouve leur autobus et s'il est en retard, par l'entremise de leur téléphone cellulaire (SMS), de leur courriel ou d'une application du type Blackberry ou iPhone.

Mais qui dit amélioration du service dit aussi hausse de tarifs, reconnaît M. Labrecque. Il prévoit que la tarification s'ajustera à l'indice des prix à la consommation au cours des prochaines années.

«À une époque, je n'étais pas très chaud à l'idée que les tarifs augmentent, mais je me suis rendu compte de deux choses. Si on ne les augmente pas pendant un nombre d'années puis que, d'un coup, on les hausse, on perd du monde. Ce n'est pas le cas lorsque les tarifs sont indexés. Aussi, dans le contexte de négociations (avec Québec et les couronnes), personne ne peut nous demander de se retourner vers notre clientèle pour en exiger plus, puisque cette dernière a fait sa part avec l'indexation.»