C'est avec calme et sérénité que le maire de Montréal, Gérald Tremblay, a réagi hier au sondage Angus Reid publié dans La Presse du même jour. Le sondage montre que la confiance des Montréalais s'effrite envers leur maire. M. Tremblay estime qu'il est quand même bien parti pour obtenir un troisième mandat consécutif. Mais qu'il faut «travailler fort».

Le sondage révèle que 56% des Montréalais ne croient pas les explications du maire Tremblay à propos des dossiers de la Société d'habitation et de développement de Montréal et des compteurs d'eau. De plus, 38% d'entre eux réclament carrément son départ de la mairie de Montréal.Interrogé en marge d'un événement public, hier, le maire a d'abord dit ne jamais faire de commentaires au cours des sondages. Ce qu'il a pourtant fait les cinq minutes suivantes. Il a dit qu'il a été élu par les Montréalais et qu'il veut continuer «à bâtir la ville». Quand on lui a demandé si cela lui faisait quelque chose de voir que les gens sont de plus en plus nombreux à critiquer son leadership et à ne plus lui faire confiance, il a répondu: «Je vais continuer de faire le travail que je fais depuis maintenant huit ans. Il y avait des préoccupations importantes à Montréal au niveau de la démocratie, au niveau des infrastructures, au niveau du transport en commun, au niveau du logement social, du logement abordable, des projets mobilisateurs. Alors, c'est ça mon mandat. Je vais continuer de travailler très fort en espérant que le 1er novembre, j'aurai encore leur confiance.»

Le chef de l'opposition et de Vision Montréal, Benoit Labonté, est en train de combler son retard sur le maire de Montréal, selon le sondage. M. Labonté était crédité de 4% par un sondage en février. Angus Reid lui accorde maintenant 21%. Le maire Tremblay n'a plus qu'une avance de 5 points de pourcentage. Mais il demeure serein et répète à satiété qu'il doit «travailler fort».

«J'ai toujours considéré toute personne comme des candidats et des candidates valables, dit-il. Alors, pour moi, ce qui est beaucoup plus important, c'est de continuer de mériter la confiance des Montréalais et des Montréalaises et c'est ce que je vais faire au cours des six prochains mois. Je vais continuer à travailler très fort. Une élection, c'est toujours une élection. On ne peut jamais prédire les résultats d'une élection. Par contre, si on continue à travailler fort et si je peux convaincre l'ensemble des Montréalais que la priorité c'est de bâtir la ville, alors, partant de là, j'ose croire que la population va me faire confiance et va faire confiance à mon équipe.»

À propos de l'impact des scandales des six derniers mois sur son administration (SHDM, compteurs d'eau, présence de Frank Zampino sur le bateau de Tony Accurso, etc.), le maire a dit: «Il n'y a qu'un grand média qui parle de scandales. Je n'ai entendu personne, ni le vérificateur général, parler de scandales. On devrait plutôt parler d'irrégularités ou de décisions irresponsables qui ont été prises. Cela dit, j'ai fait tout ce qu'il était possible de faire (pour) que l'information soit rendue publique. Si l'information est publique aujourd'hui c'est parce que je l'ai rendue publique ou que j'ai fait en sorte qu'elle soit rendue publique. Cela dit, la police fera ce qu'elle a à faire. Le vérificateur général fera ce qu'il a à faire. Mais en ce qui me concerne, je veux concentrer toute mon énergie à bâtir la ville et pour faire ça, je dois travailler avec tous les citoyens, espérant que le 1er novembre, ils reconnaîtront ce que moi et mon équipe avons fait pour améliorer la qualité de vie des citoyens.»