Québec a donné le feu vert hier à la construction de 3000 logements sociaux, dont près de la moitié à Montréal.

Tel que prévu dans le dernier budget, le gouvernement libéral consacrera 200 millions de dollars à l'habitation sociale pour l'année 2009-2010. La ministre des Affaires municipales, Nathalie Normandeau, a annoncé hier que la Ville de Montréal touchera 90 millions de cette enveloppe, une somme qui permettra la construction de 1250 logements dans la métropole.

L'emplacement de ces futurs logements n'a pas encore été déterminé, a indiqué hier Cosmo Maciocia, responsable de l'habitation au comité exécutif. La Ville analysera sous peu les demandes. Des annonces suivront.

 

«On a beaucoup, beaucoup de projets sur la table, a indiqué M. Maciocia, lors d'une conférence de presse à Montréal. C'est clair que les nouveaux logements seront répartis dans toute l'île de Montréal.»

Nathalie Normandeau a également confirmé hier que Québec allouera 30 millions sur deux ans à la Ville de Montréal dans le cadre du programme Rénovation Québec, qui soutient la rénovation des logements en déclin.

La Ville de Montréal déboursera une somme équivalente, portant le budget à 60 millions. La Société d'habitation du Québec, qui gère le programme, estime que ces investissements permettront de soutenir plus de 8500 ménages montréalais.

Insuffisant, juge le FRAPRU

Le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), un regroupement national de lutte pour le droit au logement, a salué hier l'annonce de la ministre Normandeau et la participation du gouvernement libéral en matière d'habitation sociale. Depuis 2003, les efforts des gouvernements fédéral et provincial ont permis la construction de plus de 9700 nouveaux logements sociaux à Montréal.

«Si ça n'avait pas été des logements construits depuis 2003, le taux d'inoccupation des logements serait de 0,6%, au lieu du taux actuel de 2,5%. La pénurie serait extrêmement sévère», a déclaré le coordonnateur du FRAPRU, François Saillant.

«Mais en même temps, ça va prendre plus que ça, et ça va prendre des engagements à plus long terme», a enchaîné M. Saillant, soulignant que 91 000 ménages montréalais consacrent plus de la moitié de leur revenu à leur loyer.