La nouvelle ronde de consultations publiques sur le CHUM offre la possibilité d'abandonner le partenariat public-privé et de revenir à un mode de construction traditionnel, plus démocratique, plus rapide et moins coûteux, affirme Richard Bergeron, conseiller municipal et chef du parti Projet Montréal.

Dans une lettre envoyée au premier ministre Jean Charest, M. Bergeron s'inquiète du fait que le gouvernement pourrait imposer un décret pour annuler les consultations publiques, afin de lancer rapidement un appel de propositions pour construire le Centre hospitalier de l'Université de Montréal en PPP.

 

Les changements apportés au projet d'hôpital depuis un an ne respectent plus le règlement de zonage. Or, le gouvernement ne ferme pas la porte à un décret permettant à l'administration du maire Gérald Tremblay d'adopter un nouveau règlement sans tenir au préalable des consultations, comme l'exige la Charte de la Ville de Montréal.

Possible décret de Québec

«Un décret n'est pas impossible; il devrait être présenté par le ministère des Affaires municipales, a indiqué hier Marie-Ève Bédard, attachée de presse du ministre de la Santé, Yves Bolduc. Mais pour l'instant, nous privilégions les consultations publiques.»

Cette position ne rassure pas M. Bergeron: «En ces temps d'incertitude, la population montréalaise autant que celle de l'ensemble du Québec demande certes à ce que des gestes audacieux soient rapidement posés, mais encore qu'ils le soient de façon responsable», écrit-il dans sa lettre à M. Charest. Selon lui, un décret abolissant les consultations publiques serait un déni de démocratie.

«Il faut permettre à la population montréalaise de donner son avis sur le nouveau projet à la faveur d'une nouvelle série d'audiences de l'Office de consultation publique et renoncer à la formule PPP dans le cas du CHUM, au profit d'un projet entièrement public.»

En mode public, le chantier pourrait commencer dès l'été 2010, dit-il. Au bout du compte, le projet coûterait moins cher, ajoute-t-il: «Le contexte économique a complètement changé depuis la décision de construire en PPP, il y a trois ans. Les consortiums privés peinent à obtenir du crédit, en raison de la crise financière, et doivent payer des taux d'intérêt élevés.»