La Ville de Montréal a annoncé hier qu'elle investira 350,7 millions pour la gestion de l'eau cette année, au lieu des 209,3 millions de l'an dernier. La fiabilité du réseau d'eau s'améliore d'année en année, estime la Ville, qui sera capable de détecter «d'ici 15 ans» une perte d'eau du réseau de 5%.

Les investissements de 2009 seront répartis avec 181,5 millions consacrés à la production d'eau potable (au lieu de 122,5 millions en 2008), 127,5 millions consacrés à la gestion stratégique des réseaux d'eau (au lieu de 71,2 millions l'an dernier), 34,2 millions pour l'épuration des eaux usées (15,6 millions en 2008) et 7,5 millions pour l'entretien des bâtiments publics du réseau.«Les investissements sans précédent qui seront réalisés en 2009 s'inscrivent dans notre volonté de réhabiliter nos infrastructures de l'eau et de doter les générations futures d'un patrimoine en bon état de fonctionnement», a dit le conseiller municipal Sammy Forcillo, responsable de la gestion de l'eau au comité exécutif de Montréal.

La Ville, qui a enregistré 135 bris de conduite en janvier contre 102 en 2008, va poursuivre la restauration des égouts, des collecteurs, des stations de pompage et des bassins de rétention. Elle continuera la désinfection des eaux usées par ozonisation et stabilisera le niveau d'entretien à la station d'épuration Jean R. Marcotte pour assurer sa fiabilité.

L'an dernier, la Ville a finalisé la numérisation de tous ses réseaux d'eau, ce qui lui permet de disposer désormais d'une représentation graphique informatisée des réseaux.

La Ville améliore aussi petit à petit la fiabilité du réseau. L'installation de compteurs d'eau dans les industries, les commerces et les institutions publiques se poursuit. Quelque 7000 compteurs seront installés en 2009. La Ville procède en même temps à la division de l'île en 75 secteurs de régulation de pression.

«Dans chaque secteur, il y aura deux zones de suivi de la distribution dirigé à distance, explique Réjean Lévesque, directeur du Service des infrastructures, transport et environnement et directeur de la gestion de l'eau à la Ville de Montréal. Cela permettra de connaître la consommation locale et de limiter la pression de l'eau la nuit et de la ramener à la normale le matin, pour diminuer les bris liés à cette pression et aux changements de température. Quand on verra à la lecture qu'il y a une variation de 5%, on saura qu'il y a vraisemblablement une fuite.»

De deux à quatre secteurs de régulation de pression seront créés cette année. «Ça va prendre une quinzaine d'années pour installer tous ces secteurs», dit M. Lévesque. Pourquoi c'est si long? À cause des coûts? «Ce n'est pas une question de coût, mais c'est un projet qui nécessite beaucoup d'ingénierie et de planification. Et pendant qu'on fait ces travaux-là, il faut aussi changer les conduites localement.»

En conférence de presse, les médias ont pu observer des exemples de vannes et de conduites d'eau, remplies de concrétions minérales, usées par les années, certaines datant de 1901 et 1913. Les conduites dorénavant installées, en fonte ou en plastique PVC, peuvent durer environ 100 ans, selon la Ville. On procède aussi au «chemisage» de conduites encore en bon état en y insérant une gaine qui prolonge leur durée de vie.