Les inondations dans l'échangeur L'Acadie à l'été 2005 ont déjà forcé Montréal à verser plus de 1,2 million à des propriétaires des environs et à leurs assureurs, a appris La Presse. Et la facture continuera de grimper: 75 plaignants poursuivent toujours la Ville pour plus de 5 millions.

Le 14 juin 2005, un orage a précipité 25,5 mm de pluie sur l'échangeur en une demi-heure. Un refoulement d'égout massif a provoqué la fermeture complète de l'autoroute 40. Près de 700 maisons ont été inondées et 25 voitures ont été endommagées.

 

Quatre semaines plus tard, le 5 juillet, 33,3 mm sont tombés en 30 minutes. Une partie de l'autoroute 40 a de nouveau été fermée. Cette fois, 4145 maisons et 189 voitures ont subi des dommages.

Dans les mois suivants, des centaines de propriétaires et d'assureurs se sont adressés aux tribunaux pour obtenir réparation. Montréal a recensé 326 poursuites liées aux inondations. Le total des réclamations était de 21 millions.

Il y a deux semaines, le comité exécutif a avalisé une entente à l'amiable de 100 000$ dans l'une de ces causes. Ce dédommagement portait à 1,2 million les sommes versées jusqu'ici par la Ville à 10 compagnies d'assurances.

La Ville a aussi réglé à l'amiable quelque 240 litiges l'opposant à des particuliers ou à de petits propriétaires. Il n'a pas été possible de savoir la somme exacte de ces dédommagements. Le porte-parole de la Ville, Philippe Sabourin, estime que le total pourrait atteindre quelques dizaines de milliers de dollars, peut-être un demi-million lorsque tous les litiges seront réglés. «C'est somme toute négligeable», a-t-il indiqué.

Il y a encore 75 dossiers actifs devant les tribunaux, poursuit M. Sabourin. Ces plaignants réclament un total de 5 millions. Pour cette raison, la Ville n'a pas voulu commenter davantage.

Un égout vulnérable

Le ministère des Transports estime qu'un immense égout municipal, le collecteur Meilleur-Atlantique, est à l'origine des débordements de l'été 2005. Cette conduite de trois mètres de diamètre, qui achemine l'eau de tout un quartier vers la station d'épuration, a été incapable d'absorber les pluies diluviennes.

Dans la foulée des orages, le Ministère a boulonné les couvercles d'égout et placé des blocs de béton dans l'espoir de ralentir d'éventuelles inondations. Mais un rapport d'expertise obtenu par La Presse en août 2007 a révélé que l'autoroute 40 risque d'être inondée chaque fois qu'un orage de cette ampleur s'abat sur Montréal.

La Ville a été submergée de réclamations après les inondations du 14 juin et du 5 juillet 2005: 5095 citoyens ont demandé réparation pour des dommages à leurs propriétés ou à leurs voitures. Les autorités ont refusé de les dédommager, arguant qu'il s'agissait d'un «cas de force majeure».