Voir son budget de 1,028 milliard réduit de 4% alors qu'on vient tout juste de prendre en main la destinée de la Société de transport de Montréal (STM) n'est pas vraiment ce qu'il y a de plus reposant. Mais le conseiller municipal Michel Labrecque, nouveau patron de la STM, n'a pas été surpris par l'annonce des compressions à la Ville de Montréal et il a dit à La Presse, hier, que le service aux usagers ne sera pas diminué.

Décidément, les transports en commun vivent des heures difficiles. La STM manque d'argent au moment même où les Montréalais n'ont jamais autant eu le goût et le besoin de prendre le bus et le métro. Et l'administration Tremblay-Dauphin lui demande maintenant de «faire un effort dans le même sens que la Ville de Montréal». Mais Michel Labrecque ne panique pas.

 

«J'ai la couenne dure», dit-il. Hier, il a discuté de la situation en conférence téléphonique avec les membres de son conseil d'administration. La semaine prochaine, la STM annoncera des mesures particulières. Mais elle anticipait la situation, dit-il. Les améliorations de service planifiées il y a plusieurs mois, notamment l'arrivée de nouveaux autobus, seront mises en oeuvre.

«Le 40 millions est dans les opérations, pas dans les infrastructures, dit-il. Ottawa va financer des programmes d'infrastructures, ce qui veut dire qu'on maintient tout ça car c'est de la création d'emplois dans le domaine de la fabrication du matériel roulant, dans l'entretien de nos stations ou de nos escaliers mécaniques.»

M. Labrecque pense que cette compression de 40 millions sera atteinte en faisant des coupes ici et là. «Comme pour notre parc informatique, on avait prévu de renouveler 20% de la flotte sur cinq ans, on le fera sur sept ans, sur 13% de la flotte. On ira chercher un ou deux millions. On peut aussi aller chercher un, deux ou trois millions avec des revenus majorés de notre filiale Transgesco.»

Il a mis sur pied un comité de vigie sur l'achalandage pour suivre chaque semaine la fréquentation du réseau. Car en temps de crise, il arrive que la fréquentation baisse, à cause des pertes d'emplois. Pour l'instant, la fréquentation se maintient.

«Ça c'est une bonne nouvelle. Les portes tournent. Il faut tenir le fort et transporter notre monde; leur sourire et leur dire oui, on sait que c'est serré, mais merci d'être à bord. On va tout faire pour relancer, activer, accélérer les négociations avec Québec sur le financement global du transport collectif. La ministre Boulet n'est pas fermée. Elle voit bien qu'on est obligé de boucler nos budgets et qu'on ne peut pas faire de déficit. On va plaider notre cause de nouveau pour qu'on nous donne un coup de pouce.»