Le chef du parti municipal Projet Montréal, Richard Bergeron, a présenté ce mercredi trois propositions pour améliorer la qualité du déneigement à Montréal : créer une brigade trottoir pour améliorer la sécurité des piétons toute l'année, faire fondre la neige à certains endroits publics et confier la gestion des contrats de déneigement à la ville centre pour des raisons d'efficacité et d'économie.

M. Bergeron a dit que Montréal « fait très bien le déneigement » et que cette activité qui coûte 128 millions en 2009 n'est pas dispendieuse (3,2% du budget de la Ville). Là où le bât blesse, selon lui, c'est entre les chutes de neige. Il a donné pour exemple la période de janvier durant laquelle il n'a pas assez neigé pour que le déneigement soit effectué. Des trottoirs étaient souvent peu praticables, enneigés ou glacés. Donc dangereux.Il propose donc de créer une brigade trottoir à l'année qui se chargera de déneiger, déglacer, laver, nettoyer, balayer les trottoirs, ramassant les déchets et rendant les trottoirs immaculés en tout temps pour le bénéfice des piétons. Cette brigade formée de 3 à 5 équipes de 5 à 8 personnes chacune serait sous la responsabilité de la ville centre et aurait son identité propre, par exemple habillée tout en vert. Les citoyens pourraient faire appel à elle en composant le 311.

M. Bergeron a ajouté que la création de cette brigade, au coût de 10 millions, n'empêchera pas les Montréalais qui ont une forme physique suffisante de nettoyer à l'année le trottoir situé devant chez eux.

Il a également proposé d'installer des systèmes chauffants quand on refait des trottoirs ou des bouts de rue en pente afin d'améliorer la sécurité à ces endroits, la neige y fondant rapidement et la glace ne s'y formant pas. Il a estimé le coût d'installation des fils ou des tuyaux chauffants à 75 $/m2 ce qui, pour un bout de rue comme la fameuse rue de Bullion, en pente entre les rues Ontario et Sherbrooke est, pourrait coûter un million de dollars.

Richard Bergeron convient que c'est cher et qu'il vaut mieux réserver cette technique pour des endroits bien précis, comme des zones publiques ou des escaliers très fréquentés et des entrées de station de métro.

Enfin, le chef écologiste veut stimuler la compétition dans l'attribution des contrats de déneigement en centralisant leur gestion à la ville centre. Les arrondissements évalueraient leurs besoins et la ville distribuerait les contrats. Il souhaite d'ailleurs que la Ville prenne exemple sur la Ville de Lévis qui utilise un système à deux enveloppes pour attribuer tout contrat avec le secteur privé. Dans la première enveloppe, le contractant répond aux critères de qualité exigés par la municipalité et dans la seconde, il expose le prix demandé pour fournir le service.

«Si tu ne te qualifies pas à la première enveloppe, on n'ouvre pas la seconde, dit M. Bergeron. Cela apporterait plus de transparence et plus de sécurité. Par ailleurs, je propose que des inspecteurs surveillent en permanence la qualité des travaux de déneigement exécutés par les contractants.»

M. Bergeron estime que ces trois propositions «ne sont pas compliquées, sont applicables dès l'an prochain et se retrouveront dans le programme de Projet Montréal, dans le cadre des prochains élections municipales».