Les millions investis dans la surveillance du métro et dans la lutte contre les gangs de rue y sont certainement pour quelque chose. Mais la prospérité économique et le vieillissement de la population aussi. Montréal a connu encore une fois en 2008 une baisse de la criminalité et une amélioration de son bilan routier.

«Depuis 10 ans, la criminalité n'a jamais été aussi basse», a dit en conférence de presse Claude Dauphin, président du comité exécutif à la Ville de Montréal et responsable de la sécurité publique. Elle est maintenant 29% plus basse qu'en 1997 et 42% plus basse qu'en 1992.

 

Les études l'ont prouvé depuis longtemps: la baisse du taux de criminalité va de pair avec la prospérité économique. À quoi s'attendre pour 2009? «C'est une situation qu'il faudra surveiller», a convenu le directeur du SPVM, Yvan Delorme.

Moins de crimes commis dans le métro. Moins de meurtres et de tentatives de meurtre, qu'ils soient liés aux gangs de rue ou pas. Moins de collisions mortelles et de blessés sur les routes. Moins de piétons blessés ou tués lors d'accidents. Seul le nombre de cyclistes blessés gravement (7 de plus que les 27 répertoriés en 2007) a augmenté, malgré une baisse du nombre de décès. Le SPVM l'explique par une plus grande présence de vélos dans les rues de la ville et promet à l'avenir de surveiller plus étroitement les cyclistes.

Les policiers montréalais sont d'ailleurs beaucoup plus visibles dans les rues qu'auparavant, a souligné Claude Dauphin. Le nombre de constats d'infraction est en hausse, tant chez les automobilistes que chez les piétons.

Le défi des gangs de rue

Environ huit crimes sur dix commis en 2008 ont été résolus, a précisé le directeur du SPVM, Yvan Delorme. «Ce haut taux de résolution est peut-être une cause de la baisse de la criminalité: on trouve les suspects et on porte des accusations.»

Les gangs de rue restent une préoccupation majeure. Leurs membres sont liés au quart des armes saisies par les policiers. Huit meurtres sur 29 sont l'oeuvre des luttes qu'ils se livrent (une baisse de 43% par rapport à 2007), de même que 42 tentatives de meurtre sur 70 (une baisse de 22%).

«On assiste à un morcellement des gangs de rue», a précisé l'assistant directeur Jacques Robinette. Contrairement à la structure hiérarchique pyramidale de la mafia italienne, celle des gangs de rue est qualifiée de «cellulaire»: il n'y a pas qu'un seul grand royaume, il en a plusieurs petits. «Les membres des gangs veulent arriver plus vite en haut pour avoir le pouvoir, de l'argent, des filles et de la drogue.» Ce qui cause des conflits de générations et un manque de leadership dans les rangs. «Il faut surveiller ça de près», a convenu M. Delorme.

 

2008 en bref

> Baisse de 30% du nombre de meurtres et de tentatives de meurtre.

> Baisse de 8% des crimes commis dans le métro (depuis 2007).

> Baisse de 13,2% des collisions mortelles, et de 29% de blessés sur les routes.

> Baisse de 25% des piétons tués et de 41% des piétons blessés gravement.