La colère des usagers des trains de banlieue a été entendue. L'Agence métropolitaine de transport (AMT) admet que le service offert la semaine dernière était «inacceptable» et annonce une série de mesures pour corriger la situation.

L'AMT a fait son mea-culpa, hier, une semaine après l'entrée en vigueur de son plan d'amélioration des trains de banlieue, dont les bénéfices ont été presque entièrement occultés par une série de pannes et de retards.

«La semaine a été cauchemardesque, a reconnu d'emblée le PDG de l'AMT, Joël Gauthier. On s'excuse auprès des clients. Le service qui a été rendu était tout à fait inacceptable (...). Les gens paient beaucoup d'argent chaque mois, ils s'attendent à une qualité de service.»

La vague de froid des derniers jours est responsable d'une partie des bris. «Mais on ne peut pas blâmer la température, c'est nous qui opérons les trains», a dit en entrevue M. Gauthier. «Quand il y a des tempêtes, on demande aux gens de ne pas utiliser leur voiture, c'est là qu'on devrait être le plus performant.»

L'AMT assume tout le blâme de ces ratés, mais elle est visiblement insatisfaite du travail du CN et du CP, qui assurent l'entretien et le fonctionnement des wagons, des locomotives et des voies ferrées. Des trains ont été notamment envoyés sur de mauvaises voies, dont un en pleine heure de pointe du matin. Comme l'a révélé La Presse samedi, l'AMT a convoqué les deux entreprises à une rencontre d'urgence et postera dès aujourd'hui des superviseurs dans les ateliers du CN et du CP. Huit systèmes d'aiguillage défectueux seront aussi changés.

Le plan de redressement que l'AMT a dévoilé hier prévoit aussi la création de cinq comités permanents composés d'usagers, qui se réuniront deux fois l'an afin de réévaluer les services offerts. On rencontrera de plus les auteurs d'une pétition qui a recueilli plus de 800 signatures la semaine dernière pour demander le rétablissement d'un départ de Roxboro sur la ligne Deux-Montagnes, dans l'ouest de l'Île.

L'AMT promet aussi de mieux informer ses passagers des pannes et des retards. Mercredi dernier, des dizaines d'entre eux se sont retrouvés coincés pendant 40 minutes dans un train immobilisé, les portes fermées, sans aucun lien avec l'extérieur, alors que le système de haut-parleurs était tombé en panne. Ce matin, des agents d'information seront postés directement sur les quais de la plupart des gares et dans plusieurs trains à l'heure de pointe.

Enfin, l'AMT augmentera graduellement au cours des prochains mois le nombre de voitures (14 de plus) et de locomotives (cinq de plus), en commençant ce matin par les lignes de Saint-Hilaire et Deux-Montagnes.

Selon M. Gauthier, les coûts rattachés à ces mesures correctives ne devraient pas dépasser «quelques dizaines de milliers de dollars», surtout pour des heures supplémentaires. Le plan d'amélioration des services lancé lundi dernier, qui prévoit l'ajout de 76 départs hebdomadaires, est doté d'un budget de 13,6 millions de dollars.