Une nouvelle directive du Réseau de transport de Longueuil importune les utilisateurs des autobus de la Rive-Sud. Depuis quatre jours, les chauffeurs ne distribuent plus de billets de correspondance, ce qui oblige ceux qui n'ont pas de carte à puce à payer leur passage deux fois lorsqu'ils doivent changer de ligne.

Lorsqu'elle est allée faire ses emplettes à la Place Jacques-Cartier de Longueuil, hier, Mme Dansereau a pris un autobus qui l'a menée directement de son domicile au centre commercial. Mais au retour, elle devait changer d'autobus au terminus du métro de Longueuil. Résultat: sa course lui a coûté 6$ au lieu de 3$.

 

«Pour me rendre, il a fallu que je paie. Pour revenir, j'ai payé pour venir ici. Et là, je paie encore une fois pour me rendre chez moi», a relaté la retraitée, rencontrée hier après-midi au terminus. La dame ne s'est pas formalisée outre mesure d'avoir à payer en double. Elle entend se procurer la nouvelle carte à puce dans les prochains jours. «Il faut s'habituer», a-t-elle résumé.

Le RTL a introduit la carte Opus l'automne dernier. Les détenteurs de laissez-passer mensuel doivent l'acheter au coût de 3,50$ et la «charger» dans les terminaux destinés à cette fin. Démarche semblable pour ceux qui se procurent des billets ordinaires: ils se procurent une carte Solo (gratuite) et y stockent entre six et 24 passages.

«Avec les cartes Opus ou Solo, votre correspondance est automatiquement enregistrée, explique le porte-parole du RTL, Raymond Allard. Ça simplifie les choses et ça évite beaucoup de frictions entre les clients et les chauffeurs.»

Le 1er janvier, le Réseau a carrément éliminé les billets de correspondance. Les passagers qui paient comptant doivent donc débourser 3$ chaque fois qu'ils prennent l'autobus, même s'il s'agit d'une correspondance.

Cette nouvelle façon de faire a pris de court plusieurs clients. Hélène Tremblay, qui prend l'autobus chaque jour, a été témoin de plusieurs prises de bec entre usagers mécontents et chauffeurs.

«Il y a des gens qui disent: «J'ai déjà payé trois piastres, pourquoi est-ce que je devrais repayer trois piastres?»» raconte cette résidante de Longueuil.

Une poignée d'usagers

Seule une poignée d'usagers sera pénalisée par la nouvelle mesure, affirme le porte-parole Raymond Allard. «D'après nos évaluations, a-t-il dit, on parle de 300 à 400 personnes au maximum qui pourraient être touchées par cette décision, sur environ 115 000 usagers.»

De toute façon, les réfractaires ont intérêt à adopter la carte à puce, ajoute-t-il, car en achetant plusieurs passages à la fois, ils profiteront d'une réduction tarifaire de 10%.