Alors que les banques alimentaires crient famine, le refus de l'administration Tremblay-Dauphin de dégager 500 000$ en leur faveur, à l'initiative de Vision Montréal, a fait réagir dans les rangs du parti du maire Gérald Tremblay. À Québec, le gouvernement libéral continue de réfléchir à une augmentation de l'aide financière donnée à Montréal pour lutter contre la pauvreté.

Des membres d'Union Montréal étaient mal à l'aise, hier, très soucieux qu'on perçoive leur opposition à la motion «humaniste» de Vision Montréal comme un manque de solidarité envers les pauvres. Ce n'est pas le cas, jurent-ils. Marvin Rotrand, conseiller Union Montréal de Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce, est cinglant vis-à-vis de la motion mise de l'avant par Benoit Labonté. Selon lui, ce n'est «rien d'autre que de l'improvisation, comme il l'a fait pour les parcomètres et la gratuité du transport en commun».

«Le rôle numéro un de la Ville est de fournir des services municipaux, dit M. Rotrand. Benoit Labonté ne s'est jamais occupé de pauvreté auparavant. C'est à Québec de donner de l'argent pour la pauvreté.»

Pourtant, Benoit Labonté est celui qui a créé le Forum économique et social au printemps dernier dans l'arrondissement de Ville-Marie afin de favoriser une société plus solidaire de ses membres qui ont le plus de difficulté à joindre les deux bouts. Peut-on lui reprocher de ne pas se soucier d'améliorer la vie de ses concitoyens les plus pauvres?

Le conseiller Rotrand, perçu comme membre de l'aile gauche d'Union Montréal, n'y voit que de «l'opportunisme politique». «C'est ironique de voir M. Labonté se présenter comme le grand défenseur des défavorisés quand on regarde ses habitudes de dépenses exorbitantes, dit-il. Benoit Labonté a déjà dépensé 3400$ pour une cafetière et du café, 1775$ pour cinq lampes et plus de 7000$ en frais de taxis et de repas en un an. Est-ce qu'il est le meilleur porte-parole pour les démunis à Montréal?»

Montréal attend que le gouvernement Charest prolonge son aide en accordant 7 millions en 2009, 8 millions en 2008 et 9 millions en 2009. Mais Québec n'est pas pressé. Alexandre Boucher, le porte-parole du ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, Sam Hamad, a dit à La Presse hier que l'entente ne serait peut-être pas ratifiée à la fin l'année. «On est toujours en négociations avec la Ville pour reconduire une entente garantie d'un minimum de 5 millions», a-t-il dit.