Le budget de l'administration Tremblay est «sans vision, sans sens des priorités et condamne Montréal à faire du surplace», accuse Benoit Labonté, chef de l'opposition à l'hôtel de ville.

Le document budgétaire déposé hier «est un copier-coller du budget de 2008... majoré de 2,6%», résume le chef de Vision Montréal. Il constate avec dépit que les 19 arrondissements reçoivent 23% du budget global de la Ville «alors qu'ils doivent livrer 100% des services de proximité».

Il a également tourné en dérision la somme de 11,8 millions prévue par la Ville pour affronter les fluctuations sur les marchés financiers. «Comme si le maire pensait qu'il y avait un micro-climat économique et financier au-dessus de Montréal. Québec a augmenté ses taxes de 9%. Ces 11,8 millions font de nous la risée sur les marchés mondiaux.»

Le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, a quant à lui dénoncé le caractère «électoraliste» du budget qui prévoit une hausse de 67 millions des immobilisations en 2009. «S'il est une tradition détestable de nos moeurs politiques, c'est bien celle voulant qu'en année d'élections on en mette plein la vue aux électeurs en dépensant sans compter, dit M. Bergeron par communiqué. C'est ce qu'on appelle le syndrome de la pépine: l'électeur voyant des travaux partout, il oublie la relative inertie des trois années précédentes et se convainc qu'à tout prendre, les élus au pouvoir font leur possible pour être à la hauteur de la tâche.»

Les maires des villes défusionnées, qui s'attendaient à accorder des baisses d'impôts fonciers à leurs citoyens, ont quant à eux reçu une douche froide en apprenant que les revenus des quotes-parts de l'agglomération atteignent 1,7 milliard et non 1,6 milliard, tel que souhaité. Karen Marks, mairesse de Westmount et représentante des maires des villes défusionnées, va jusqu'à dire que Montréal a renié «la promesse» du gouvernement de réduire les charges de l'agglomération de 110 millions. «On a payé trop pour des services qu'on n'aurait pas dû payer, dit-elle. Et là on paye le même montant, mais on a moins de services.»