À un an du prochain scrutin municipal et dans un contexte de ralentissement économique, l'administration Tremblay-Dauphin présentera mercredi un budget 2009 marqué par la prudence. Les contribuables n'ont pas à s'attendre à une hausse de taxes globale, mais les effets du plus récent rôle foncier se feront sentir pour certains. Autre point saillant : l'investissement dans les infrastructures se poursuivra - plus d'un milliard y sera consacré. Une première.

Les dépenses de la Ville de Montréal devraient croître selon l'indice des prix à la consommation et dépasser pour la première fois les 4 milliards. En ce qui a trait aux revenus, les deux tiers proviendront des impôts fonciers, qui devraient représenter un peu plus de 2,7 milliards.

Les impôts n'augmenteront pas en moyenne, mais les propriétaires subiront encore les effets du rôle de 2006. Il y aura donc des gagnants et des perdants. Ceux dont la valeur de la propriété a fait l'objet d'une hausse plus importante que la moyenne cette année auront encore une hausse de leur impôt foncier. Par contre, ceux dont la hausse était en dessous de la moyenne bénéficieront d'une réduction.

En 2007, quatre arrondissements ont adopté une taxe relative aux services locaux. Ils étaient huit en 2008 et seront huit en 2009. Cette année, 15 arrondissements sur 19 avaient des charges fiscales globales en hausse. Même chose cette année.

Contrairement aux années précédentes, les arrondissements n'ont pas poussé de hauts cris relativement à leur dotation budgétaire 2009, qui, globalement, dépassera 905 millions au lieu des 888 millions de 2008. La Ville a, de plus, annoncé qu'elle leur versera 21,9 millions inattendus, à la suite de l'adoption de nouvelles normes comptables.

La Ville dégagera un surplus de l'ordre de 50 millions. Il aurait pu être plus important si les revenus des contraventions n'étaient pas en baisse. Alors que les policiers exercent des moyens de pression, les revenus de contraventions seront inférieurs aux 112 millions récoltés en 2007 mais supérieurs aux 87 millions de 2006.

Le projet de loi 22 apportera dorénavant 34 millions de plus par an : les 25 millions que Québec a accordés à la métropole pour assurer des services locaux, auxquels s'ajouteront 9 millions tenant lieu de taxes pour le Palais des congrès.

Est-ce pour séduire les électeurs que l'administration Tremblay n'imposera pas de taxe sur les piscines l'an prochain? Il en sera de même pour les stationnements commerciaux, les stationnements hors rue ou les billets de spectacle. Une taxe sur les stationnements hors rue rapporterait 50 millions par an. La ville centre n'augmentera pas non plus les tarifs des parcomètres, gelés depuis deux ans. Et il n'y aura pas d'annonces sur des privatisations de services municipaux.

Des dépenses mesurées

En ce qui a trait aux dépenses, la masse salariale augmentera de 2 % en raison des ajustements des conventions collectives. Le total des salaires des fonctionnaires, qui compte pour près de la moitié des dépenses de la Ville, représentera 1,7 milliard.

Le budget consacré à la propreté et au déneigement augmentera un peu. Celui dévolu à l'environnement connaîtra une hausse de quelques millions à cause notamment de la mise en place du «bac-sac» de recyclage : 500 000 de ces nouveaux contenants, qui coûtent au moins 10 $ chacun à produire, seront distribués gratuitement.

La contribution de la Ville à la Société de transport de Montréal passe de 310 millions en 2008 à 333 millions, une hausse de 7,5% au lieu de 11,5% en 2008.

Investissements moins soutenus

Le Programme triennal d'immobilisations (PTI) qui avait augmenté d'un milliard l'an dernier pour atteindre près de 3,2 milliards pour 2008-2010 ne sera pas augmenté d'autant cette année. On coupera la poire en deux pour un PTI d'environ 3,6 milliards.

L'administration poursuivra ses efforts au chapitre de la voirie. L'année 2009 verra la promesse du candidat Gérald Tremblay en novembre 2005 de réaliser des travaux de réfection routière pour 500 millions en quatre ans plus que remplie. La Ville dépassera cet objectif d'au moins 120 millions.

La réfection des ponts, viaducs et tunnels, les travaux au Quartier des spectacles, au Havre de Montréal, notamment la transformation de l'autoroute Bonaventure, les futurs campus hospitaliers feront l'objet d'investissements importants. Mais plusieurs projets ont peu avancé en 2008. Du coup, leurs enveloppes budgétaires sont décalées. C'est le cas du projet de campus à la gare de triage d'Outremont ou de la transformation de la rue Notre-Dame pour laquelle 24,3 millions n'ont pas été dépensés.