Les révélations de La Presse, hier, au sujet du fait que le fédéral boude le 2.22, rue Sainte-Catherine, projet phare du Quartier des spectacles, de même que le fait que l'entente-cadre sur les infrastructures n'a pas été conclue pour le Quartier des spectacles et le Musée des beaux-arts du Québec, ont jeté une douche froide au cabinet du ministre conservateur Michael Fortier, responsable de Montréal.

«L'entente-cadre a été signée quelques jours seulement avant le déclenchement des élections, mais il reste les modalités à négocier avec Québec», a tout d'abord dit, sur un ton irrité, Frédéric Baril, attaché de presse au cabinet. Quand allez-vous négocier? a alors demandé La Presse. «Nous sommes en campagne», a répondu M. Baril. Et que va-t-il arriver du financement si le gouvernement de Jean Charest déclenche des élections? «Vous spéculez», a lancé M. Baril.

 

Quant au 2.22, rue Sainte-Catherine, M. Baril a d'abord laissé entendre qu'aucune demande n'avait été acheminée au fédéral avant de menacer de raccrocher au nez de la journaliste, puis de se raviser en lui disant qu'elle ne frappait pas à la bonne porte: «Il faut s'adresser aux fonctionnaires.»

Quelques minutes plus tard, une autre responsable du cabinet a téléphoné pour expliquer que M. Baril était débordé, en quelque sorte sur la corde raide avec la campagne, et s'est excusée pour lui de la teneur de la conversation. Elle a ajouté que le ministre Lawrence Cannon avait envoyé à la section éditoriale de La Presse une lettre dans laquelle il explique que le projet du 2.22 Sainte-Catherine sera étudié quand il arrivera sur son bureau.

Depuis l'ouverture des chantiers dans le Quartier des spectacles, l'administration Tremblay a engagé 47 millions pour ériger la place des Festivals, refaire les infrastructures (dont le système électrique), réaliser la phase I du plan lumière et un système pneumatique de collecte des ordures. Les travaux vont bon train, mais aux frais des contribuables de l'agglomération de Montréal.

Gilbert Rozon, patron de Juste pour rire, connu pour n'avoir pas la langue dans sa poche, a peine à croire que Michael Fortier pourrait revenir sur ses engagements qui datent du Rendez-vous 2007. Le ministre avait alors déclaré que son gouvernement reconnaissait «l'importance pour Montréal de ce Quartier, une idée brillante dans une ville brillante».

«Je connais Michael Fortier et je ne peux tout simplement pas m'imaginer qu'il va revenir sur sa parole», a dit M. Rozon.